600 bornes pour les Pyrénées... en une journée

Ca faisait un petit moment que j'avais pas fait un roulage au pays Basque (ça datait d'août avec le stage de Sergeï), et ça commençait à me manquer. Du coup je me suis dit : pourquoi ne pas faire une journée dans les Pyrénées de balade, avec le sieur Logman, fier détenteur d'un Triumph 955 Sprint RS.

Il est 6h30 quand je décide de grimper sur ma moto et de rejoindre Logman à la sortie du Barp. J'évite in extremis un oubli des clés de la moto sous la selle, conjurant le sort de bourdeur qui me colle à la peau. :sol:

6h53, j'arrive à la sortie en question, l'obscurité est complète et j'en profite pour faire quelques photos merdeuses. Un motard passe, je lui fait des appels de phare... ah bin c'est pas Logman :ah: Celui-ci arrive quelques minutes plus tard, la patate malgré les quelques heures de sommeil qui ont parsemé sa nuit.

Nous nous mettons en route tranquillement jusqu'à Bayonne, assistant au lever du soleil et la chute progressive de nos doigts au fil du trajet : Logman avait mis des gants d'été... et une visière fumée, bien joué Callaghan. :boulet:

Nous arrivons sur Bayonne où nous cherchons de quoi faire la pression des gommards de l'anglaise, mais bon, faut des pièces pour le compresseur, et puis je me suis trompé de sortie. :ymca: Du coup, on part direction Ainhoa histoire de se réchauffer la panse à coup de boisson chaudes.





Un chocolat chaud plus tard et un café englouti, nous prenons la route en direction de l'Espagne. nous passons vite fait par Dantxarinea puis Baztan, avant de nous arrêter dans la montée avant Saint-Etienne de Baïgorry, toujours côté espagnol. Nous vidons nos vessies, prenons quelques photos et jouons au jeu bien connu de "Où est Charly?".:serious:



Je repars en faisant un mini-burn dans les graviers histoire d'épater mon compagnon de route (suis-je coquin); celui-ci démarre tranquillement, je lui fous 100 mètres en me traînant la nouille, me demandant pourquoi il démarre comme une lave. Une épingle à droite arrive, j'angle... whoop, l'arrière part comme si j'avais roulé sur une pierre, et j'entends des bruits bizarres. Je m'arrête, observe sur la route des bouts de plastiques éparpillés ça et là...

C'est la prise allume-cigare de mon GPS que j'ai oublié de rebrancher et qui pendouillait... jusqu'à se trouver sous ma roue. :nelson: Bien évidemment celle-ci a éclaté sous le choc, mais le plastique est intact, et deux ou trois soudures devraient rectifier le problème. Et bien évidemment, Logman est mort de rire. :W



Nous reprenons la route jusqu'en haut du col où je ferai fuir un cheval durant un concours de bite :cubitus:. Un chasseur sortant des bois m'enverra son chien, mais j'arriverai à amadouer la bête avant qu'elle me dévore sauvagement. Logman, quand à lui, met 5 minutes avant de garer et de poser un pied par terre sans se vautrer, c'est ça le problème avec les courts sur patte.



Nous descendons la route démontée jusqu'à SEdB, où je fais la rencontre d'une magnifique zone gravillonnée. Après avoir perdu l'avant lors de la mise sur l'angle dans une courbe, je contrôle si personne n'arrive en face et je tire tranquillement tout droit en contrôlant mon allure au frein arrière. Je tourne la tête en faisant un signe à Logman que tout roule et qu'il peut se vautrer s'il le souhaite, mais il semble un peu trop crisper pour arriver à mettre sa moto par terre, dommage. :-/

Direction les Aldudes, avec une traversée de la forêt courte mais agréable. Nous croisons un groupe de motard dont l'un d'entre eux me frôlera d'un peu près, le bougre étant salement sur la bande centrale de la route. :D



Un petit arrêt au barrage d'Eugi (un peu à sec, ça devrait faire plaisir à certains... *jeu de mot pourri*) où Logman fantasme sur la buse qui crache des milliers de litres d'eau à la seconde :nelson_trilili: , tandis que j'essaie de comprendre trois lignes d'espagnol avec mon bagage de lycéen deuxième langue.



Après cet intense effort cérébral, nous partons pour faire le plein à Saigots, où notre triumphiste préféré se fera remplir le réservoir à coup d'essence moins chère qu'en France. Raoul aura également droit à une bonne rasade de ce liquide précieux. Nous filons en direction de Garaioa; la route est belle, l'enrobé est nickel et nous nous postons pour faire une petite séance photo, histoire d'illustrer la classe qui nous sied si bien.



Après ces efforts inconsidérés, nous cassons une petite graine bien sympathique, et malgré les températures plutôt fraîches, quelques rayons de soleil viennent réchauffer nos corps engourdis. Je tente de partager mon saucisson périmé avec Logman, mais celui-ci refuse poliment, flairant le piège. :cubitus: Je tente de m'approcher d'un chat, mais le matou, du genre méfiant, prends la tangente. Dommage, j'aurais bien bouffer du greffier en dessert.



Nous reprenons la route, le ventre bien tendu. Le trajet se fait plus rapide jusqu'à Garaioa, la route étant beaucoup plus roulante, et nécessitant moins de concentration; puis jusqu'à Ochagavia, c'est festival de sinueux et d'épingles, idéal pour travailler ses trajectoires... et manquer de se payer un 4x4 qui allait élagir salement son entrée de virage, heureusement que j'anticipe ce genre de désagrément en rentrant tard et en cassant ma trajectoire au dernier moment. :cool: J'esquive toutefois une voiture avant une entrée d'épingle, mea culpa pour ma part, j'étais un peu trop près de la ligne de séparation des voies. Logman est ravi par la route, ça fait plaisir de voir que les poireaux peuvent s'amuser à des allures d'escargot hémiplégique.

Nous prenons la direction de Larrau pour revenir côté français, donc c'est monté de col avec une vue magnifique, quoi qu'un peu encombré par les nuages. Arrivés en haut, il fait un peu frais, aussi je conserve mon casque sur le béret.



La descente vers Larrau est toujours aussi abominable, voire pire que quand j'étais passé lors du stage du Chevalier. Enrobé pourri et dégueulasse... super, j'ai le dos pété en arrivant à Larrau. :-/ Nous fonçons vers Oloron-Sainte-Marie... nous prenons un droite à belle allure, quand en sortie de virage un convoi à base de chevaux qui marchent et une voiture balai se traîne sur notre voie :blague: :blague: :blague:

Freinage de trappeur histoire de ne pas se payer un bourrin égaré, à en faire pâlir de jalousie Rossi, en faire pâlir tout court Logman et en faire pâlir mon slip (sous le coup de l'émotion, ce dernier a viré au vert).

A Oloron, nous faisons le plein et une ultime pause, puis nous reprenons la route jusqu'à Orthez. La liaison nous offre des grandes courbes avec une belle visibilité, où nous nous faisons plaisir... dernier plaisir, hélas, avant les routes landaises qui nous mène, via Dax, à la route Bayonne-Bordeaux.

La virée s'achève par notre arrivée au Barp sans encombre, certes bien crevés de ces 600 bornes avalées dans la journée, mais bien contents d'avoir fait une si belle balade... d'autant qu'il pleuvra le lendemain :nelson_ssj: