Le Team Poireaux sur les Traces du Chevalier

Prologue

Ca fait des années que je pense à ce stage sans réellement franchir le pas. Le fameux stage du chevalier grolandais, avec une journée route à travers le Pays Basque que j'affectionne particulièrement, et une journée piste sur Pau-Arnos. C'est mon bon vieux pote Denouze (fier représentant de la team Poireaux) qui m'a proposé de nous inscrire pour ce week-end du 8-9 août : j'ai immédiatement signé. :ymca:

Etant donné qu'il fallait se pointer à l'heure le dimanche matin et plutôt que se taper de la route chiante juste avant, nous avons choisi de descendre le samedi, faire une petite virée dans l'arrière pays et dormir sur place pour arriver frais et bien affutés le lendemain. Raoul est bien réglé niveau suspattes, Power à l'avant et Road 2 à l'arrière neufs, durits avia, ça va chier de l'acide. :cool:

Jour 1 : Descente... aux enfers :burgonde:

Jour 2 : La charge sur route :cool:

Jour 3 : Chevaliers, pistons un coup! :hurle:



Jour 1 : Descente... aux enfers :burgonde:

Il est 10h quand Nounouze se pointe devant chez moi avec son R6 "poly-piste-préparé-pour la route". En tant que bon représentant du team Poireaux, il réveille la résidence à grands coups de gaz, cet abruti. :boulet: Vu qu'il s'est buché y'a 3 semaines (c'était pas sa faute), le poly n'a pas fière allure. Mon compère a toutefois eu la présence d'esprit de monter sa vraie selle et non pas la planche de bois qui lui sert à poser ses miches quand il fait du tourniquet à nabots. Je m'empresse de me préparer, prenant une bombe de graisse au passage alors que Denouze me dit "tu fais chier, t'es à la bourre et ça sert à rien". Après lui avoir gentiment demandé de fermer sa gueule de con, nous décollons par l'autoroute en direction de Bayonne. Celle-ci est blindée par les départ en vacances, et les blaireaux qui sortent la moto deux fois dans l'année bouchonnent à mort (total respect pour le point d'équilibre entre les véhicules, pile dans l'angle mort :bien: ). Agacé par tant de poireautitude et par une fluidité de trafic rendant hommage à l'encombrement d'un constipé au bord de l'occlusion intestinale, je décide d'emprunter les routes secondaires. Nous croisons la route d'un cheval, d'un écureuil et d'un con qui déboîte en dépassant sans contrôler ses rétros.

Finalement nous arrivons sur Bayonne pour nous caler le bide avant de partir pour l'aventure. Denouze veut absolument bouffer basque, l'emmerdeur. Près de la gare, nous trouvons un petit restaurant où nous mangerons bien comme il faut (après que j'eusse mis 15 minutes à attacher ma moto/virer mes affaires... alors que le restau était en face, Denouze était fou). C'est alors que mon cher compagnon de route se rend compte qu'il n'a que sa carte bleue comme unique moyen de paiement : bien vu l'aveugle, c'est moi qui devrait lui avancer le lendemain la somme restant à payer pour le stage. Enculé.

Je rebranche le GPS, et me rend compte qu'il ne se charge pas. Normal, j'ai oublié de remettre le fusible de l'allume-cigare (again). Il est resté branché durant le trajet Bordeaux-Bayonne pour des prunes, cette classe :ah:. Après avoir remis tout ça d'équerre, nous prenons la direction d'Ainhoa, histoire de faire notre balade du jour (Itinéraire google maps : ==> ICI<==). Une petite zone de sinueux et je mets au moins 200 mètres dans le beignet à Denouze : comme quoi rouler sur circuit et rouler sur route sont deux choses différentes, et que 2 500 bornes de roulage juste avant, ça forme. Nous arrivons à Ainhoa où un attroupement de gilets jaunes interceptant les voitures titille ma curiosité : je m'approche d'une demoiselle qui m'apprend que c'est une association d'ancien détenus qui demande des dons pour soutenir dans la réinsertion de jeunes. N'ayant pas pu depuis longtemps à remonter mon capital "bonne conscience", je me fends d'une poignée d'euros pour m'allier à leur cause, tandis que Denouze crame en plein soleil au milieu du rond-point.

Je me gare dans Ainhoa à une place qui ne sied pas à mon pote, qui va se garer plus loin. Connard.



Nous faisons une petite séance photo avant de passer par Dantxarinea et se fader quelques routes espagnoles (une petite vidéo est disponible ICI). Nous croisons quelques motards se trainant salement la bite. Direction Baztan puis Saint Etienne de Baïgorri, en passant par un col dont la montée fut superbe, et la descente plus aléatoire avec un revêtement digne d'un terrain de moto-cross. Le dos en miette, la tête en feu et le cul en rondelle, Denouze se gare le long d'un mur ombragé... pile sur le terrain de pelote... qui est actuellement occupé par des joueurs :boulet:. Les mecs se mettent à gueuler quand je le rejoins en plein milieu du terrain pour lui signifier qu'il gêne :ddr:. Nous échappons de peu à la coutume locale, qui consiste à introduire dans le fondement des piments à l'aide d'un grand chistera. Y'a pas à dire, ils ont le sens de l'humour ces basques.

Nous arrivons finalement à Saint Jean Pied de Port, où nous nous arrêtons pour nous délecter d'un breuvage rafraîchissant. Je me gare à nouveau dans un endroit improbable MAIS hors du passage des piétons, tandis que Denouze galère à stationner sa moto dans un coin pentu mais sécurisé. Il me rejoint pour me houspiller de mon obsession pour ce genre de stationnement :fou:, tandis que son alarme se met à retentir pour la deuxième ou troisième fois de la journée. Le pilote retourne alors à son véhicule, qui se met à basculer quelques secondes plus tard côté béquille. Je crie, mais visiblement pas assez fort, mes vocalises n'ayant pas interrompu le R6 dans sa dégringolade. Nounouze remonte son brêlon, quand nous nous apercevons que la béquille s'est enfoncée dans le goudron qui a fondu. La classe mondiale.



Après une pause bien méritée, nous discutons vite fait avec des motards locaux, puis fonçons vers Orthez. J'en profite pour rouler sur un pauvre piaf, histoire de faire gueuler Bardot. Arrivé là-bas, Denouze s'arrête devant une pharmacie... fermée (bin oui, le pauvre s'est pincé le doigt avec le levier en rattrapant sa moto). Nous nous liquéfions à la recherche d'une pharmacie puis d'une station service. Après avoir fait le plein, je mets 5 minutes pour choisir une bouteille de jus d'orange tandis que mon compère patiente à la caisse. En même temps le nectar c'est de la merde et la poudre d'orange, très peu pour moi.

Nous rentrons à l'hôtel pour prendre une douche bien méritée, puis nous renfilons nos cuirs trempés pour casser la graine dans un parc. Nourriture équilibrée au menu, bien entendu. Rentrés assez tôt, nous nous enfilons une soirée Kaamelot ("ARTHOUUUR§§§ COUILLEERRE§" :burgonde: ) avant de nous enfiler dans les draps :cubitus: et d'éteindre la lumière.



Jour 2 : La charge sur route :cool:

C'est au son des Vuvuzelas Nounouzeque que je me réveille. La tronche enfarinée, je découvre avec semi-étonnement que les tonnerres noctures n'étaient pas dus à un temps orageux mais bien aux problèmes intestinaux de mon infortuné collègue motard. Comme quoi la pizza...



Après avoir fracturé la faïence de l'hôtel, nous partons prestement vers nos montures, qui nous attendent sous la rosée du matin. Contact. "Ah merde, j'ai pas de feux... ah, j'ai pas de clignos non plus... tiens, j'ai pas de stop". Non non, mauvaises langues, je n'ai pas prononcé ces mots, Raoul est fiable :fuck:. C'est bien le Denouze qui n'a plus d'électrique sur son R6, heureusement que le moteur démarre. Nous fonçons vers Abitain où nous rejoignons une clique de motards hétéroclites qui attend patiemment l'arrivée du chevalier. Après avoir serré quelques louches et placé la R6 au soleil, nous tentons de trouver l'origine de la panne, sans succès. Même Marco et Fab, deux compères spécialistes des emmerdes et des motos pas fiables (Marco a un rat-bike CB 500, Fab une Ducat S4RS) n'arriveront pas à tirer de diagnostic concluant.



Le Chevalier arrive en compagnie de sa femme. :yahou: Inscription, gros chèque (Denouze, sale hank ulay, t'as intérêt à me rembourser), café, et enfin briefing sur le déroulement du stage, le roulage sur route, les indices à sélectionner. On parle de la manière de rouler en groupe, notamment avec le système de "roulement" permettant de rouler (ouais je sais ça fait des répétitions, mais vos gueules:ah: ) en continu. En gros, à chaque intersection, le deuxième s'arrête, indique la direction aux autres et repart juste avant le pilote qui ferme la marche. Ca permet à tout le monde de rouler derrière Sergeï, de bouchonner le fermeur et de rouler en continu (mais ça je l'ai déjà dit). Sympa comme système, ça évite aussi de se paumer quand on se tape 20 000 intersections et qu'on veut lisser les écarts de conduite dans un groupe. Le Chevalier a choisi comme monture son zouli R1 et nous ouvre la route sur des itinéraires typés rallye. Je ne dévoilerai pas l'itinéraire pour deux raisons : il faut avoir la surprise du stage et le plaisir de la découverte, et j'ai surtout pas envie de me faire chier à chercher sous google maps. Nous prenons des routes à fort dénivelés, avec des revêtements très différents, nous obligeant à lire correctement la route et à rester vigilant. Le choix de l'itinéraire colle parfaitement avec le briefing, on peut mettre directement en application les conseils prodigués par Serge, et ça aide bien.

Petite pause pour un panorama magnifique, et on repart.

Je perds un peu le reste du groupe en foirant les intersections et en faisant demi-tour, ne voyant pas la personne arrêtée indiquant la route à prendre (merci le feu clignotant qui nous a fait perdre 5 minutes sur le groupe principal).Nous repassons par une route "rallye", je vois un panneau à 50, un virage à gauche... et là, un pont avec une énorme montée. J'arrive un peu fort sur celui-ci, j'ai intérêt à pas me crisper pour éviter la taule : je redresse la moto au dernier moment, fait décoller (un peu) la brêle et amorti l'aterrissage en restant debout sur mes reposes-pied. Nous rejoignons le groupe (après avoir foiré une deuxième fois la bifurcation) où nous attendent un soleil de plomb, des godets pleins de boisson et un apprentissage des trajectoires à adopter dans une épingle.



La suite consiste à rejoindre Saint-Jean-Pied-de-Port via une route peuplée de vache et maculées de crottes de ces nobles animaux.Serge nous fait faire une pause histoire de découvrir comment décoller sur une bosse et faire un travers de porc après avoir atterri.



Arrivés à SJPdP, un coup d'essence et nous passons à travers l'épaisse file de véhicule qui encombre le centre-ville pour emprunter une route fortement dénivelée qui grimpe dans la montagne. Quelques kilomètres plus loin, c'est arrêt pour se remplir la panse dans un restaurant où la nourriture est aussi savoureuse que le panorama :miam:. La température a baissé, le vent et un peu frais et le soleil se fait rare, mais moi j'ai pas froid, pas comme ces deux fiottes de Marco et Fab. Durant notre repas, un mec du coin démarre son SM au kick à grands coups de "WABROO WABROO", genre kéké de base, tout le monde le regarde. Il part pour faire un demi-tour genre "moi j'mets du gaz t'vois, ça impressionne"... et il calme comme une merde, sous les huées de tout le groupe :nelson_ssj: Après le repas, nous poursuivons notre ascension et passons sur la route "des contrebandiers" : brouillard où on ne voit pas à 20 mètres, animaux, graviers, enrobé défoncé, revêtement bétonné, tout y passe.



Nous arrivons finalement sur les routes espagnoles, où ce n'est que du bonheur : la route est impeccable, la visibilité est excellente, super simple à lire et pour mettre du gros gaz. Je me retrouve derrière le Chevalier, qui sent immédiatement une pression terrible dans son dos. Mes aptitudes de pilotage sont telles qu'il manque de se bourrer en sortie d'agglomération, roulant dans le sable en direction d'une barrière de pont. Il prétextera plus tard un regard perturbé par la présence de demoiselles au bord de la route :ange:, mais je ne suis pas dupe : il savait que mon potentiel pouvait mettre à mal sa suprématie. :serious:

A la sortie de ladite agglo, j'ai le plaisir d'enrouler derrière Serge qui me fait un festival de superbes trajectoires, me mettant 50 mètres dans la musette sur certaines sorties de courbe; le must étant cette magnifique entrée en glisse dans une épingle/parabolique, qui me laisse admiratif comme un gamin :baby:... et me fait oublier que ça tourne sec :peur:! Je couche la moto, m'arrache les cervicales à tourner la tête vers la sortie et sort de la courbe en serrant les fesses. Nous terminons, après un petit cours théorique sur les trajectoires, l'escapade côté espagnol où Denouze montrera sa progression devant moi :bien:, malgré quelques trajectoires quelque peu ambitieuses, notamment dans les gauches. De nombreuses bestioles nous traversent devant les roues, voire s'arrêtent en plein milieu pour démouler un cake. Arrivés en haut du col permettant de rejoindre la France, nous admirons le paysage (nuageux côté français, dégagé côté espagnol) et sirotons quelques boissons, histoire de faire refroidir pilotes et moteurs.



Nous descendons vers notre pays sur des routes inégales, voire parfois tape-cul. Je me retrouve derrière le KTM 690 et une versys, qui ont semble-t-il encore de la marge pour enrouler du câble :clindoeil:. Nous rejoignons quelques dizaines de kilomètres plus loin le groupe qui a fait une halte près d'un étang. Deux gamins viennent demander des autographes à Serge, tandis que je sauve un groupe de boulistes de chevaux qui leur arrivaient droit dessus :cool: . C'est con un cheval quand même. Nous fonçons à travers les routes pour finalement relier une pompe à essence, salutaire pour la ducati de Fab'. En effet, celle-ci ne contenait plus qu'un demi-litre d'essence, et qu'elle avait englouti les 11,5 L du réservoir en seulement 120 bornes :blague:

Vient la dernière phase du parcours, un petit sinueux sur route où Sergeï ne grimpe non pas aux arbres mais bien sur le talus bordant la sortie de courbe :blague: (oui oui, tout ça avec le R1)... enfin dernière, non, puisque notre fou Grolandais nous arrête en bord de route et nous glisse le conseil pour la surprise de fin : "Alors, pour la suite, faut pas se servir du frein avant. Allez c'est parti!". Cette dernière portion dont je tairais la nature (mais dont vous aurez deviné la teneur grâce aux photos) fut mythique!!! :yahou: Et nous clôturons cette journée sur un "burne" du pneu arrière de la R1 histoire de bien le finir, ainsi qu'un pot désaltérant et bienvenu, nos gorges étant étouffées de fumées de pneu et de poussière.



Nous nous rentrons avec Nounouze, bien cuits après cette journée mais ayant encore progressé pour la conduite sur route. Le revêtement poucrave (par endroits) entre Abitain et Orthez n'est plus qu'à nos yeux fioritures grossières et tentatives vaines d'entraver l'efficacité de notre pilotage. Arrivés à l'hôtel, un changement de fusible aura raison du problème de la R6. Nous décidons de tester la bectance de notre gîte pour éviter d'avoir à reprendre nos cuirs odoriférants. Après m'être calé le bide avec un solide dîner (buffet d'entrée + viande + buffet de dessert) alors que Denouze avait joué profil bas, j'agonise sur mon lit, le bide prêt à exploser :sol:. Une verveine salutaire mettra fin à mes dernières forces et me poussera dans les bras de morphée. Seuls des tirs de mortiers vinrent à mes oreilles en pleine nuit, occasionnant une bataille courte mais intense digne des trompettes de Jéricho. Les tympans de nos voisins en saignent encore. :cool:



PS : Petit cadeau parce que c'est vous :cubitus:, 3 vidéos prises durant le roulage sur route : ICI, ICI, et LA. Oui je sais, le son est horrible, et le pilotage encore plus.

Jour 3 : Chevaliers, pistons un coup! :hurle:



Il est 6h50 quand nous ouvrons les yeux. Après un petit déjeuner rapide et un brossage de dents énergique, nous nous mettons en route, faisons confiance au GPS qui nous balade de petite route en chemin de merde. Parfois, il me fait peur ce TomTom, mais finalement, il nous emmène en bon chemin et nous sommes sur place en avance d'une bonne dizaine de minutes par rapport à l'heure de rendez-vous. Nickel pour avoir le temps de démonter les rétros. Le temps est sec, mais le ciel est gris (ou l'inverse, enfin bref). Serge nous regroupe dans une petite salle pour un briefing du matin : la première session sera réservée à une découverte du tracé, et les autres permettront de découvrir le circuit point par point; enfin, la dernière session sera un roulage libre. Pendant que les pistards qui roulent en "open" évolueront sur la piste, nous serons en salle de briefing. 7 sessions de prévues (3 le matin, 4 l'après-midi) pour découvrir ce magnifique tracé au milieu des forêts, avec plein de dénivelés, ça va le faire!! :smile: La piste est large, les dégagements sont légions, je ne flippe pas et pourtant, j'avais une appréhension :D.

La piste est à nous : c'est parti pour 3 tours de chauffe. Je débuste comme un dingue pour me faire aux sensations d'être à côté de la moto et de prendre de l'angle, ça fait un petit moment que j'ai pas pisté. 3 tours, les pneus sont chauds, Bernardo, le fidèle second de Serge, nous montre les trajectoires et nous essayons tant bien que mal de les appliquer. Le niveau des participants est très inégal, mais le respect mutuel est de la partie, notamment lors des dépassements :smile:. Je pose le genou dans le double droit avant la grande descente, autant dire que je suis à l'aise. L'épingle avant le pif paf "Laguna Seca" me gonfle, le revêtement semble tout pourri :pfff: ; je dois trop me traîner à cet endroit-là pour sentir les imperfections de l'enrobé :ange:. Je rentre dans le pif paf, faut freiner fort avant et balancer la moto alors qu'on est en descente : je suis mal placé et un peu trop en appui sur les poignets, la sanction est immédiate. La moto pompe un peu brutalement de l'avant :peur:, m'indiquant que tenter de l'emmener de la sorte est contraire à son fonctionnement; pas de frayeur, mais il va falloir adapter mon style. Au tour suivant, je m'applique à rentrer le long du vibreur du pif, et balance la moto dans le paf en me forçant à déhancher pour bien accompagner Raoul avec le corps : c'est gagné, la moto réagit parfaitement, et je plante le slider sur le "vibreur" :yahou:. Les tours s'enchaînent, c'est moins physique qu'à Mérignac mais je commence à avoir un petit peu mal aux guibolles.

Premier briefing, recueil des impressions, Serge, en grand pédagogue, nous décompose la position à adopter sur la moto, déhancher, sortir le buste, placer le regard, remettre les gaz (1/4 à la corde, 1/2 en milieu de piste, à fond à l'extérieur) etc. Tout un tas de petites idées, le genre qui nous fait dire "ah oui!" une fois qu'on se rend compte qu'il nous manquait ce petit truc pour arriver à avancer. Nous allons faire 3 tours de chauffe, puis Serge nous arrêtera avant la parabolique qui précède la ligne droite des stands, afin de nous faire visualiser l'exercice; chaque passage sera filmé et décortiqué durant le debriefing. But : travailler la position et voir ses erreurs.

Les cônes placés sont des bons points de repère, mais j'arrive en me traînant salement la bite, du coup ma trajectoire est floue et on voit bien que j'effectue quelques corrections au cours de mes passages, qui s'atténuent un peu avec le temps. Par contre, ma position est bonne, gnihihi. Denouze a perdu des vis de selle, il va taxer à gauche et à droite du fil de fer pour faire une réparation de fortune :W.

Vient la troisième session de la matinée, où nous travaillons le freinage, juste avant l'épingle dont je parlais juste avant. Serge place des cônes pour que nous visualisions le point de déclenchement (relevé de buste + prise des freins). Pas de fion, il se met à pleuvoir deux tours après, la plupart des gars sortent mais nous sommes quelques uns à continuer à rouler... sur des oeufs. Finalement il ne pleut pas tant que ça, j'exagère mon déhanché et termine la session sur une piste qui commence à être humide.



Il est temps de faire de l'essence, seulement c'est la galère pour y aller, en plus il flotte. Je mets le kway, le GPS en route à l'avant bras et l'oreillette dans le casque, sauf qu'avec le kit "no rain" du GPS, je lis pas l'écran. Ensuite, j'ai foutu l'écran à l'envers. De plus, j'ai mal mis le micro contre le haut-parleur du GPS, donc j'entends rien. Finalement, après deux arrêts et un demi-tour, j'arrive à perdre les 3 motards qui me suivent (dont Nounouze), sur 500 mètres faut le faire :boulet:. Je fonce tout seul à la station qui ferme à 12h30, buée à gogo dans le casque et viroleux dégueulasse sur 10 bornes. Je fais de l'essence et rentre vite fait au restaurant où tout le monde est en train de se caler le bide... sauf les 3 autres motards :ddr:. Ils se sont paumés, faisant un groupe de 1 et un groupe de deux, du coup ils n'arrivent que 10 minutes après. Nous terminons notre repas, Marco et Fab ayant frôlé la panne d'essence ce matin (ça n'a rien à voir mais fallait bien que je le case quelque part :ah:smile:. La pluie ne se calme pas, et nous reprenons la première session de l'après-midi sur une piste humide. Nous travaillons la position et la trajectoire dans le double droit qui se resserre, après la ligne droite des stands. On se traîne tous sous la flotte, mais c'est super de bosser dans ces conditions là, d'autant que l'adhérence n'est pas piégeuse. Même Denouze, lopette sous la pluie, a osé franchir le pas et s'est élancé sur la piste mouillée :bien:.

La pluie cesse, debriefing pendant que les pilotes Open nous sèchent le revêtement. On observe nos trajectoires sur l'épingle, et je confesse publiquement mon oubli des traj' d'un tour à l'autre : c'est à cet instant précis que Serge analyse mon pilotage comme celui d'un "poisson rouge" :W. La piste est en train de revenir à son état matinal, et le ciel semble légèrement s'éclaircir. Je profite de la fin de la pause pour saillir brutalement les motos du Chevalier et de Bernardo.



Nous partons sur la cinquième session de la journée pour apprendre à aborder le pif paf. Bernardo arrive avec la virilité qu'on lui connait, crissement du pneu arrière, plonge dans le pif... coup de gaz!! et balance à droite dans le paf. Le coup de gaz permet de relever la moto, faut juste oser le placer. Nous reprenons nos engins, et effectivement, ça aide bien ("ah oui!"). J'oublie même de couper les gazs, occasionnant quelques mouvements de la direction, mais rien de bien méchant. La pluie nous a tous dégrossis, on est tous plus fluide et un peu moins empruntés sur la position et les trajectoires. Je plante le genou en courbe un peu partout, quand soudain j'ai une sensation bizarre, comme si mon slider ne glissait pas bien. L'aurais-je mal remis? :??: Je pose le genou droit plus loin, pas de soucis. Quelques tours après, même feeling de "résistance", c'est quoi ce bordel!:hum: Je sors, et me rends compte que j'ai arraché une partie du scratch et un bout de cuir de mon pantalon fury. Fab s'approche, observe attentivement mes sliders et me fait remarquer que... je les ai posé inversés :boulet:... depuis que je les ai. Vu que j'ai lavé mon froc, j'ai du mal les remettre, d'où le résultat (et le bon gros foutage de gueule qui s'en suit :nelson_heil:). Debriefing où on remarque que Denouze est capable de pencher la moto à gauche et de déhancher à droite, un vrai singe :W.

Bernardo se prépare à rentrer sur la piste, je suis lancé dans la ligne droite et je fais pas gaffe et je prends une traj' de merde dans la chicane après le bout droit : je tire direct sur le béton derrière le vibreur gauche et reprend tranquillement la piste : yahou!! Nous travaillons la grande descente, c'est pas facile, je me traîne et j'ai pas trop de vitesse. Sergei me fait un pur compliment au débriefing en disant qu'étant donné que j'ai la bonne position, les trajectoires et le bon style de pilotage, je peux tout à fait envoyer du gros. :sol: :ymca:

Dont acte, je décide de me lâcher dans la dernière session qui sera un 30 minutes non stop. Marco part devant moi, il roule plus vite durant les tours de chauffe, je réfrène mes ardeurs pour éviter de me bourrer les pneus froids :ange:. Je commence à astiquer la poignée un peu plus virilement au bout de deux tours. C'est parti pour la baston, je rentre fort dans la chicane, passe le double droit à fond la caisse et le gauche en descente dans le même rythme. Je rattrape le groupe de devant composé de Marco d'un ZX10R et d'un Gex 1000. Ca bombarde pas trop, je ne veux pas doubler comme un cochon donc j'attends mon heure : ça sera la parabolique avant les stands. Je passe dans le pif paf en mettant un gros coup de gaz, et double Marco par la même occasion qui se fait bouchonner par les 1000. Les deux gromille sont devant et mettent du watt, mais je suis plus rapide en entrée et en sortie de courbe, je les passe :fou:. Les tours s'enchaînent, je rentre dans la grande descente en faisant gueuler le moteur mais en gardant de la marge : pinaise, drôles de sensations, j'ai l'impression qu'un mur d'air se dresse devant moi. Je redresse un poil après la corde, jette un coup d'oeil rapide au compteur et distingue l'aiguille sur "150". Pas vraiment impressionnant quand on voit les passages atomiques de Bernardo et Sergei :W, mais ça explique les sensations d'enfer :blague:. Je fais les freins à je sais plus qui avant le pif paf en me mettant à l'intérieur puis en me décalant en vérifiant bien que je ne gêne pas mon poursuivant, puis je balance la moto comme un dingue dans ce fameux "Laguna Seca" qui me fait frémir comme un prépubère devant les pages sous-vêtements de La Redoute :cyp:. Je roule vite par rapport à ce que je faisais ce matin, quand je vois Sergei, un passager derrière lui, m'atomiser juste dans l'entrée du double droit après la ligne droite. Humilité powa, je plains la pauvre fille qui est en train de chier dans son froc. :cubitus:

Quelques tours après, je me retrouve derrière le SV 1000 et la Street Triple; Denouze qui s'était arrêté pour me pourrir me défonce dans la grande descente :nelson_golden:. Tandis que je cherche la porte derrière les deux, il les passe et prend le large. J'attaque petit à petit, je suis assez rapide pour les passer mais je ne veux pas doubler de manière trop virile; le double droite avant la grande descente semble idéal, mais les deux coupent la trajectoire et me ferment tout, et j'ai pas assez de watts pour me les faire dans la grande descente. Décidément, ça s'annonce sérieux pour la para avant les stands. Je laisse un peu filer les deux gars, revient au freinage du pif paf, rentre "fort" sur le droite et fait gueuler tous les bourrins que peut sortir Raoul : SV 1000 passé, yeeees. Je suis dans l'aspi du Street Triple, je vais me le faire... il lève la main et sort, me surprenant un peu :blague:. Heureusement il ne coupera pas les gaz brutalement, évitant ainsi une mauvaise surprise. Je bourre pour rattraper Denouze qui n'est pas si loin devant, mais l'animal s'accroche, et je sens que mon slider est en train de terminer d'arracher le scratch du pantalon, la merde :-/. Je décide de sortir au drapeau à damiers, alors que je dégouline sous mon casque et que mes jambes sont douloureuses comme c'est pas permis. Je descend difficilement de la moto, ça sent l'acide lactique!!



Fin de la journée, tout le monde a la banane, comme l'avait annoncé Serge, malgré la fatigue. Quelques autographes signés, des autocollants distribués et une poignées de photos plus tard, nous nous en allons, non sans avoir salué les organisateurs de ce stage. En conclusion, ce fut un stage avec des instants mythiques, qui m'a permis de confirmer mes améliorations de roulage sur route (merci la moant@sud et ses 2500 bornes) et mon pilotage sur circuit qui a grandement progressé, tout en sécurité (pas une frayeur, rien). Inutile de faire de la publicité pour ce stage parce que le représentant Grolandais m'a indiqué que je ne toucherai pas de commission en espèces (quoi qu'en crottes de vache, ça peut le faire), mais je pense que ce compte-rendu à lui seul suffit à exprimer le plaisir que j'ai eu à suivre notre Chevalier dans ses évolutions.

Et voici un petit cadeau, à savoir les vidéos prise par Denouze sur le circuit : ==> ICI <==

Merci à Sergeï, Rachel, Bernardo et la personne qui a fermé la route toute la journée du dimanche, dont j'ai honteusement oublié le prénom (je vais me faire fouetter tiens). Tous avec moi le team Poireaux : BANZAIIIIII!!!!!