Traversée des pyrénées : Juillet 08
Petite introduction...
Cela fait à présent 1 an que nous avons fait notre premier roadtrip avec Misstik. La vie nous réserve parfois des surprises, et avec son départ pour Paris, je pensais qu'il serait difficile de remettre ça avec mon bon vieux coéquipier. Que nenni
Misstik a gardé sa moto toute l'année rien que pour ça, du coup nous nous sommes octroyés une virée sur une semaine. L'ouverture d'esprit est le propre du vrai motard : il se doit de s'ouvrir, de faire fi de ses acquis, sortir des sentiers battus, s'enfoncer dans l'inconnu tout en étant capable de s'adapter à de nouvelles situations.
Bref, on en avait un peu plein le cul de se mouiller la gueule du côté ouest, du coup on s'est dit qu'à l'opposé le temps serait plus clément
Aussitôt dit aussitôt fait, j'ai pondu un roadbook s'annonçant comme étant de folie (pas en quantité par à la vu des endroits que nous étions censés traversé), et globalement nous n'avons pas été déçu.
Mais trève de bavarderie, rentrons directement dans le sujet, j'en vois certains qui mouillent leur slip
Roadbook synthétique : départ le samedi 19 direction Luz Saint Sauveur, rejoindage de Misstik à Ax-les-Thermes le lundi 21, Espagne le mardi, et ensuite descente vers Perpignan, puis retour le lundi 28.
1) Préparation des affaires : putain la galère!
2) Samedi 19 : descente
3) Dimanche 20 : balade autour de Luz et Gavarnie
4) Lundi 21 : Liaison jusqu'à Bagnères de Luchon pour rejoindre Misstik
5) Mardi 22 : Espagne, nous voilà!
6) Mercredi 23 : Bagnères de Luchon => Tarascon sur Ariège
7) Jeudi 24 : Tarascon sur Ariège => Perpignan(à venir)
8) Vendredi 25 => Dimanche 27 : glandouille(à venir)
9) Lundi 28 : retour
(à venir)
1) Préparation des affaires : putain la galère!
Le plan était simple : jeudi soir, je récupère ma brêle. Vu qu'elle est en config piste (voir ma photo) et que j'ai pas envie de me taper des vibrations dans les mains pendant 3000 bornes, je dois la passer en carénage route le vendredi soir (la veille du départ). La récupération de la moto avait bien commencé (cf. bourde à deux balles Roue arrière), mais c'était pas fini. J'arrive chez moi à 17h bien tassé, va falloir que je me bouge pour démonter tout le bordel. Je m'attaque au démontage du carénage quand je remarque dans le sabot qu'une longue vis traîne. Tiens, le mécano a dû oublier une vis
Pas grave, je poursuis mon démontage... quand je vois que ladite vis est celle qui maintient le réservoir, putain ils m'ont oublié de revisser le bordel
Après un coup de fil furibard (y'avait déjà eu la roue arrière la veille
, cf. bourde à deux balles du 18/07/08 Roue Arrière), je poursuis le démontage. Bien évidemment, remonter le carénage d'origine c'est la galère, et une petite sueur froide me monte quand je m'aperçois que j'ai laissé des pièces de carénage chez mes parents, à 20 bornes de là, et que je n'ai qu'une moto désossée comme moyen de transport
Heureusement ce ne fut que pures fabulations, j'avais bien tout sur place (faudra pas que j'oublie mes devoirs de vacances pour réapprendre à compter) 
Ah, merde, faut que je bouge la bécane pour pouvoir visser les trucs dessous, je commence à la pousser... tiens y'a un truc qui bloque, y'a un faux-plat ou quoi
je pousse progressivement... Un claquement sec détonne en l'air. Je me penche en avant... mais quel abruti putain, j'ai pété mon garde-boue avant que j'avais démonté à moitié
Et je pars demain, MAIS MEEEEERDE
Bon un coup de scotch noir, ni vu ni connu 
Mais... mais c'est pas vrai, y'a un chat perdu qui rentre dans mon appart par la fenêtre

Les voisins m'apprennent que c'est le chat des anciens locataires, super, un chat errant la veille de mon départ. Re-merde
Je finis (enfin) mon remontage en me gourrant 3 fois dans les vis (m'obligeant à faire un démontage à la dernière minute), je range tout le bordel, en pensant à la préparation de mes valises qui m'attend sagement
Le chat est toujours dans mon appart, moi bon prince je décide de lui offrir à bouffer en lui faisant cuire un steak haché vu que je n'ai rien d'autre. Bien évidemment le chat y colle son nez, et se barre, totalement inintéressé. Et bam, un steak haché en moins, ça tombe bien j'avais le crocs, c'est pas comme si ça me dérangeait quoi
Le chat prends ses aises, et va même jusqu'à squatter ma sacoche de réservoir en la prenant pour un coussin

Finalement je le fais sortir par la fenêtre, et je vais me pieuter parce que demain faut que je me lève
2) Samedi 19 : descente
Debout : 7 heures pétantes. Je dois bourrer mon sac avec toutes les affaires, charger à mort les sacoches de la moto. Misstik me SMS pour s'il doit prendre quelque chose : "non c'est bon j'ai tout". 1/2h plus tard il a droit à un message comme quoi je n'ai plus de place pour caler une casserole. Faut dire que j'ai la tente, le duvet, les fringues... Quel foutoir
Finalement j'arrive à mes fins pour les valises, il ne me reste plus qu'à mettre de l'huile dans une petite bouteille au cas où un appoint serait nécessaire. Ce que fait au-dessus de la baignoire : et là c'est le drame
Je fais dégueuler de l'huile partout, ça ne part pas (encore moins quand l'idiot que je suis fait couler de l'eau pour rincer
), du coup je perds 1/4 d'heure, 10 litres de sueur et ma patience pour tout nettoyer. La moto est chargé, pressions faites, amortisseur arrière (mal) réglé (pas assez de précontrainte, on le verra plus tard), chaîne graissée, plus qu'à me doucher, tout fermer et zou.
Sur le chemin pour Pau, j'arrive sur une portion très sinueuse en descente où un caisseux me colle au derrière. Je ne trouve rien de mieux à faire que de flanquer ma roue avant pile dans une fissure profonde de l'enrobé en plein virage, ce qui me faut une petite suée
Après m'être pris un piaf kamikaze dans l'épaule, je me pointe vers 13h pour manger près de l'hippodrome (soit 2 heures après mon départ). J'ai conduit comme un gros poireau dans les quelques portions viroleuses, comme quoi je n'ai pas encore le chat kéké dans les mains, et que la seule expérience viroleuse que j'ai connue depuis des mois et le circuit (et tous les repères changent quand on a le cul sur la selle et pas la rondelle au frais avec le genou qui frotte). Niveau lecture de route et prise d'angle, je suis mauvais, c'est dingue comment j'ai perdu par rapport à l'année précédente
Du coup on va y aller encore plus mollo, et pour l'instant y'a personne pour me tirer du fossé
En plus je suis démonté, j'ai faim, j'ai chaud et je suis chiant. Je bouffe, installé comme un clodo sur le bord de la route. J'aurais dû faire la manche, j'aurais pu me payer mon plein.

Allez, on continue dans la rigolade, je m'aperçois que j'ai perdu des vis du carénage ainsi que les agraphes qui vont avec
Je reprends la route, un coup de plein et direction Luz Saint-Sauveur en passant par Lourdes puis Argelès-Gazost. J'irais bien dormir moi. Je commence à retrouver mes repères, mais j'en chie un peu dans les descentes vu qu'avec le bordel que je me trimballe je dois me tenir près du réservoir, et j'aime pas trop ça vu que 1) je risque de me ruiner les boules et 2) j'enserre moins bien le réservoir pour conduire avec le corps. Et sur le thundercat, on conduit pas qu'avec les bras.
Je trouve un camping perché en haut du village dans les petites rues et je déboule chez la tenancière la gueule ravagée (je suis fatigué, et j'aime me plaindre). Elle me file un emplacement sympa sur un surplomb, avec une vieille fille randonneuse à côté qui n'arrête pas de me faire des oeuillades et des sourires, BONJOUR L4AMBIANCE§§§
Finalement cet emplacement va être marrant pour vous chers lecteurs, attendez de lire la suite
Il est à présent temps de monter la tente. J'ai pensé à tout : sardines, piquets pour faire des trous énormes dans le sol, marteau. Bien. Bravo. Sauf que, l'année dernière, quand j'ai campé sous la flotte, j'ai oublié de réouvrir la tente après pour qu'elle sèche. C'est ballot hein. D'autres diront que c'est pas grave. Et bien voilà ce qui se passe quand une tente en toile reste pendant un an dans sa propre humidité :

Avouons-le, ce séjour commence bien. Heureusement que la doublure étanche est intacte, et après un brossage rigoureux, j'arrive à faire partir la plupart des moisissures. Et puis l'odeur ignoble va sans doute partir avant que j'essaie de m'endormir
Pour finir, je me fais dévorer le bras par des bestioles, j'en éclate une et paf!!! Une énorme tâche de sang sur mon bras, comme si je m'étais coupé 
Je décide d'aller me rincer sous la douche, je colle malgré le seyant débardeur que j'avais revêtu. Haaa, la douche, j'y dormirai presque!! Sauf quand les boutons d'eau chaude et d'eau froide sont inversés, ça surprend
Après avoir compris le fonctionnement rudimentaire de ce distributeur d'eau, je laisse aller ma tête en avant pour me laisser caresser par le filet d'eau délicieusement brûlant... et bing, je m'explose la tête dans la colonne d'eau 
Bon allez, ça suffit les conneries, maintenant je vais toper à bouffer, me balader comme un clodo avec mes poches de grailles dans les mains histoire d'admirer l'architecture de ce coin sud de la plouqie. Tout ça à pinces évidemment. Sympa la centrale électrique et le barrage, tiens d'ailleurs rien que pour faire chier mon monde et faire comme des milliers de touristes, je vais vous coller des photos que toutes les personnes dans le coin ont du prendre. Comme ça, plus de temps de téléchargement => plus d'électricité => au revoir la planète. Merci charly_guignol.
Et puis comme j'aime pas les animaux, j'ai acheté 4 paires de ces jolis chaussons. Bien fait pour vos gueules, connes de chèvres.
Pour finir cette dure journée, je me suis octroyé le plaisir d'une glace
"Bonjour, je voudrais une glace blablabla sans chantilly". La serveuse, sans doute perturbée par mon magnifique t-shirt "Monsieur Connard", s'empresse de me servir ma glace, exactement pas comme je l'avais demandée.
Finalement je rentre à ma tente, la température commence à baisser, mais le temps reste clément... pour le moment. Je me couche, essaie de m'endormir, puis finalement décide d'enfiler une paire de boules quies : ce satané torrent fait un boucan de tous les diables
1h du matin. Je me réveille. Ils ont prévu de l'orage pour la nuit, j'aime pas trop ça dans la mesure où la moto dort sur l'herbe, ce qui fait que sa stabilité serait compromise sur un sol détrempé. Craintif à l'idée de trouver mon rutilant destrier par terre, je tends l'oreille pour détecter la chute d'une ondée. Rien. Je n'arrive pas à me rendormir. C'est alors que j'ai la brillante idée d'enlever les boules quies pour tendre l'oreille, et effectivement, de grosses gouttes sont en train de tomber
Je sors comme un fou de la tente, vêtu d'un simple calbut. Ca caille, il commence à flotter, et l'orage est en altitude. S'il descend on va se le prendre sur le rable. Je me dépêche, dans l'obscurité, de trouver une pierre que je glisse sous la béquille, peu rassuré par le système de fortune que je viens d'employer. Je me recouche, frigorifié (il devait faire un peu plus de 10°C)... et cherche ma seconde boule quies... paumée dans la tente. Tant pis, j'entame une autre paire
et essaie de m'endormir (après être ressorti pour rapatrier la serviette de douche qui "séchait" dehors
). Finalement j'arrive à fermer l'oeil jusqu'au lendemain matin.
3) Dimanche 20 : balade autour de Luz et Gavarnie
8h, debout, la gueule en vrac bien évidemment. Je fonce me réveiller avec une bonne douche chaude, puis déjeune à califourchon sur ma brêle, en pensant à ma journée : direction le cirque de Gavarnie.
(je sais, j'ai les mains défoncées
)
le temps s'est bien dégagé, je vais pouvoir profiter de conditions plutôt agréables, malgré la fraîcheur. Arrivé à Gavarnie, je décide de monter vers la station de ski, vu le bordel qu'il y a pour accéder au cirque en lui-même (les touristes). J'emprunte donc une route en état moyen, particulièrement dégueulasse et fréquentée par bovins et caprins (comprenez : des vaches et des moutons cons comme des manches).

Le paysage est vraiment sympa, c'est calme et il fait beau

Je "grimpe" jusqu'au sommet où le chemin pour les véhicules s'arrête (même pour les vélos). Ici c'est marche à pinces et respect total de la nature




Après ce bol d'air et les voeux de bienvenue d'un paquet de saloperies de mouches, je descend gentiment pour me balader un peu plus loin et repiquer vers le Barrage d'Oussoue. C'est dans la descente que je vois une marmotte courir sur l'herbe, puis se planquer près d'un poteau de télésiège.

Un peu plus bas, une autre marmotte bien grasse (quand elle courait, on aurait dit qu'elle "glissait" telle une raie) tente de traverser devant mes roues. Je choppe les leviers, elle reste à courir sur le bord de la route, sans trouver d'échappatoire
Finalement elle arrive à se tailler et se planque dans un rocher. Etant dans mes instants Bougrain-Dubourg, je prends la direction du barrage d'Oussoue, dont la route minuscule : les fleurs et herbes hautes passent par-dessus l'enrobé, on roule à 20 à l'heure au milieu des marmottes et de leurs petits, des papillons et des oiseaux :rs: Tout ça pour déboucher sur un chemin de caillasses grosses comme le poing et ne pas pouvoir accéder au barrage
Allez, demi-tour, je vais finalement aller vers le Cirque de Troumouse. Quelle joie de découvrir l'annonce d'un péage pour y accéder => demi-tour, on va aller au barrage du même nom. Je prends une petite route qui monte au pied du barrage, où personne ne vient me casser les radis (tout le monde monte, en effet, en haut du barrage). Le coin idéal pour un instant intime avec la personne de son choix, ou une veuve poignet pour les célibataires endurcis. 

Hélas, le mauvais temps se pointe (dernière photo), je décide donc de redescendre avant de me prendre une saucée sur le beignet. Je casse la graine à Gèdre près de l'église, tout en admirant les vilains nuages qui obscurcissent le ciel. Ca va être moche dans pas longtemps
Je repars, et faute d'inattention, au bout de 2 bornes je me tape un tout droit par manque de concentration sur un virage à droite (sol humide + pneus froids + regard dans le vague => j'angle pas
). Je bouffe un peu la file d'en face, heureusement personne qui ne vient à contresens. Voilà ce qui arrive quand on fait des festins et qu'on est pas assez vigilant
Je repars dans des dispositions plus saines, direction la station Luz Ardiden (souvenez-vous du slalom géant de l'année dernière :cyp
histoire d'attraper quelques virages sur une route que je connais et m'habituer à la conduite du Thundercat. Malheureusement, la route est humide, et le brouillard suffisamment dense pour renforcer mes marges de sécurité. J'arrive en haut, pour admirer... le non-panorama. 

Je décide de redescendre (il est délicat de s'extasier devant un paysage lunaire). Je n'arrive toujours pas à lire les virages à gauche, je me suis décidemment bien poireautifié
Je tape une sieste comme un bon squatteur sur un banc public dans un espace de jeux pour enfants, histoire d'apprécier le calme de ces endroits. J'arrive à m'endormir pendant 1/2 heure quand même
Allez zou, quelques courses, un miam délicieux, un chocolat chaud parce que ça pèle et je retourne à mon emplacement. Il est à présent temps de regonfler le matelas pneumatique, puis de faire la vaisselle (en deux fois, bien évidemment : j'avais oublié le couteau).

4) Lundi 21 : Liaison jusqu'à Bagnères de Luchon pour rejoindre Misstik
Skwoutch. Le bruit délicat des bouchons d'oreille que je retire de mes conduits auditifs, vite couvert par le glougloutement du torrent. Il est temps de prendre une douche pour se réveiller, je m'extirpe rapidement de la tente. J'attrape un montant du auvent pour le rabattre... purée c'est tout humide
Je vais bien me galérer à replier la tente. Aujourd'hui je dois rejoindre Misstik à Bagnères de Luchon, fini la solitude de l'ermite des montagnes, bienvenue dans le monde civilisé (enfin on sera que deux, faut pas déconner non plus).
Skwoutch. Putain c'est tout gluant, BUAAAAAAAAA
Il y a des grosses limaces noires partout, et je viens d'en attraper une par mégarde en ouvrant la tente. 10 minutes à essayer de faire partir la bave visqueuse de mes doigts, ça colle vraiment cette merde
Je finis ma douche, déjeuner rapide et c'est parti pour le pliage de la tente trempée. Mais au moins je pourrais la faire sécher facilement cette fois-ci vu qu'elle va être dépliée dans la journée (dédicace aux malcomprenants) 
L'itinéraire du jour vous est fourni par google Maps : ==> CLIC <==
C'est parti, direction le col du Tourmalet en passant par Barèges. La route est particulièrement dégueulasse, humide, grasse, gravillonée, il fait froid et brouillardeux. Bordel, j'ai de la buée plein le casque, j'ouvre la visière... le haut du col n'est pas loin, mais mes lunettes de soleil s'embuent à leur tour et choppent l'humidité, je suis presque aveugle
J'arrive au col, trempé, heureusement que j'avais le k-way. Je m'ébroue comme un clébard, admire deux secondes le paysage complètement bouché et fonce vers La Mongie. Toujours les mêmes conditions atmosphérique, je me traîne et y'a des caisses qui bouchonnent. Arrivé à Sainte-Marie-de-Campan, je bifurque vers Arreau. La route qui passe par Aspin-Aure est bien viroleuse, je m'éclate dans les virages en enroulant sans penser une seule seconde que le sol est mouillé. C'est arrivé à mi-parcours que je m'aperçois que les Pilot Road 2 casse méchamment des culs, comme dit le poête. Ca tient super bien
Je poursuis ma route, quand mon voyant de réserve s'allume à 260km... purée mais ça consomme grave en montagne ou quoi? D'habitude il s'allume 30 bornes plus tard. Il va falloir que je me magne à trouver une station. bien évidemment, pas une pompe à Super dans le trou du cul du monde, je suis obligé de rouler sur la route de l'espagne pour en trouver une... finalement je fais le plein en m'apercevant que le voyant de réserve a été bien pessimiste, saloperie va 
Finalement je poursuis ma route, passe différents cols (dont le col de Peyresourde), me "foire" quelques virages (en gros j'ai des difficultés à estimer la courbe des virages à gauche, m'occasionnant quelques suprises, bravo le poireau
). Finalement à quelques bornes de Bagnères, je me retrouve derrière une caisse qui me gêne dans un sinueux. On passe une épingle, je mets les gaz et double la voiture. Je me replace sur ma traj', inscrit la moto sur l'angle pour le prochain gauche quand l'avant se dérobe allègrement, il faut dire que la route est à la fois humide et maculée de terre.
Je rattrape tranquillement l'amorce de glisse et prend mon virage sans problème. Yahou
J'arrive finalement à Bagnères-de-Luchon, et après un petit arrêt téléphone-Misstik, je le rejoins. Comme vous pouvez le voir, je suis chargé comme un mulet, sacoches, et sac à dos prêts à exploser

Après nous êtres mutuellement traités de forniqueurs avec des gallinacées en bas âge, nous décidons d'aller trouver un camping pas trop cher qui acceptera d'héberger une tente pourrie. Bien évidemment, je garde la surprise de la tente lors du démontage
Après installation, nous décidons de casser la graine après quelques emplettes au supermarché du coin. Nous mettons en place un campement de fortune protégé par une solide palissade afin de nous sustenter. Ci-dessous, vous pouvez découvrir Misstik en train d'en découdre férocement avec un sol se montrant récalcitrant de par son inclinaison.

Après une collation équilibrée (saucisson, chips, pâté, saucisson, saucisson), nous nous rendons en ville afin de découvrir cette cité que nous connaissons mal (voire pas du tout pour moi, j'ai appris que c'était sur les cartes en y allant). L'architecture des lieux est assez sympathique, Misstik faisant 1m96 environ, je vous laisse deviner la hauteur de cette maison particulière. Vous avez deux heures, après je ramasse les copies.

Après avoir admiré ces magnifiques éléments d'architecture (le machin qui ressemble à un asile est en fait des Thermes), nous draguons quelques demoiselles de la région. Chose étrange, le style vestimentaire de certaines me rappelle quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Je parlais bien de la personne au centre de la photo, bande de petits comiques. Nous croisons également une drôle de moto, faudra que je cherche le modèle correspondant, vu qu'en plus il est accessible sans permis.

Il est à présent temps de rappeler à tous les esprits que dans ces coins reculés, la nature reprend ses droits face à la civilisation clairsemée. C'est dans ce parc que le drame est survenu : alors que nous étions en train de caillasser innocemment quelques volatiles sans défense
(voir photo plus bas), le plus terrible prédateur de la région surgit parmi les fourrés. Je fut hélas la victime de ce vieux mâle solitaire (voir photo plus bas), sans doute tiré de sa torpeur hivernal par les cris du gamin que nous avions malicieusement balancé à la flotte. Finalement à force de me débattre, je parviens à me défaire de l'étreinte passionnée du plantigrade. 

N'ayant toujours rien à branler (vu que l'ours était parti
), nous nous rendons dans un parc où des débiles profonds d'adolescents jouent à cache-cache
Finalement nous terminons notre promenade au stade où des sportifs accomplis sont en plein entraînement. Nous nous immisçons discrètement dans les gradins, afin d'observer ces phénomènes. Un émotion intense nous envahit devant la précision des gestes de ces athlètes; leur analyse du terrain est tout bonnement incroyable, leur coordination invraisemblable, on cherche du coin de l'oeil l'annonce imminente d'une compétition internationale. Revêtant les tenues règlementaires, ces hommes-là sont magnifiques dans leur expression corporelle, fusionnant littéralement avec ces sphères de métal qu'il propulsent de leur main vigoureuse à travers les cieux : la gravité est annihilée, l'être humain fait une démonstration de sa puissance face à la nature. 200 000 ans d'évolution pour en arriver à un tel perfectionnement de son membre supérieur droit, j'en ai les larmes aux yeux
Je vous laisse juger de la grandeur de ces personnes qui nous ont laissé un souvenir impérissable 
Petit jeu : Francis Heaulme s'est caché au milieu de ces photos. Saurez-vous le retrouver?

Après avoir assisté à une partie mémorable et des commentaires dignes de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, nous rentrons au camping pour nous remplir la panse. Au menu : saucisses-lentilles, saucisson, pâté, saucisson. Bref, idéal pour retapisser son froc sans s'en apercevoir. La table est vite dressée (qui a dit qu'une supersport n'était pas pratique?) et nous nous régalons
Après un petit tour dans le camping, au lit, demain l'Espagne nous attend!

5) Mardi 22 : Espagne, nous voilà!
Mgnf. Mgnffff. Mgnggngggn. Il est 6h, j'ai beau me tourner et me retourner, je n'arrive pas à me rendormir.
7h, je me lève et me dirige vers les sanitaires pour me rincer la tronche. Nom de dieu, le chargeur de piles que j'avais laissé la veille a disparu, mais quelle bande de charognards ces campeurs
Je retourne, bougon, à ma guitoune où Misstik émerge lentement. Je lui raconte ma mésaventure, qui me vaudra de m'emmerder avec des piles basiques... pour rien, vu que le soir, j'apprendrais que ce sont les mecs chargés de l'entretien qui ont ramassé mon matos pour éviter tout vol 
Nous partons en direction de l'Espagne, dans l'optique de faire la boucle suivante : L'itinéraire du jour vous est fourni par google Maps ==> CLIC <==
Cette boucle fait le tour du parc national, offrant des paysages magnifiques. Nous commençons par passer le Col du Portillon :love:, puis nous fonçons ver Vielha où Misstik fait 69€ d'essence... à lui tout seul
(mon casque s'étant pété la gueule correctement juste avant au milieu de tous). La caissière avait compté le mec derrière lui en plus, et imaginez le bordel pour le remboursement avec un Misstik qui bitait pas 3 mots d'espagnol, et 2 d'anglais
Après cette petite aventure, nous descendons vers Viehla en passant par une route assez rectiligne, mais aux paysages suffisamment magnifiques pour nous en mettre plein les mirettes : un long tunnel débouche sur un barrage immense, avec une étendue d'eau impressionnante. Vu qu'il n'y a personne sur la route, nous pouvons à loisir contempler le paysage, malgré les tunnels fréquents qui mettent à mal l'adaptation de mes yeux à l'obscurité (faut dire que les lorgnons indice 4 n'aident pas, j'ai même pris un virage totalement à l'aveugle dans ces tunnels, trace de frein oblige
).Nous décidons de marquer une courte pause devant une vitrine tipiquement Espagnol, nous imprégnant de l'esprit saint de ces lieux. Nous nous empressons, avec une ferveur à la limite de la piété, d'immortaliser ce moment.

Après avoir égoutté nos sardines non loin d'un cimetierre
nous nous remettons en route et abattons quelques dizaines de bornes dans des températures bien estivales. Lors d'une autre pause près d'un chemin défoncé, misstik manque de se rayer la gueule par terre suite à quelques acrobaties. Dommage pour les vautours qui planaîent au-dessus de notre tête, comme quoi les bestioles de la réservent ne doivent pas bien s'alimenter...

Cette route, située sur notre itinéraire et dont j'ai oublié la localisation exacte, a la particularité d'être dégueulasse (terre + graviers), étroite et propose au motard chevronné de prendre de l'angle tout en rasant sa petite gueule de mignon à 20 centimètres des glissières de sécurité
Misstik se sentant pousser des ailes, va même jusqu'à prendre des photos en prenant des risques inconsidérés (pour un enfant de 8 ans du moins).
Après quelques séances photos, nous atterrissons autour de la Pobla de Segur (je crois), et nous arrêtons au bord de la route histoire de casser la graîne près d'un torrent isolé, abandonnant nos deux destriers au bord de la route. Le soleil tape dur, et nous trouvons un délicieux coin d'eau.
Après quelques commentaires éloquent de Misstik sur le courant et sa direction (en clair : "ça va par là"), nous décidons de festoyer dignement, tandis qu'un vieux à moitié à poil se baigne avec son labrador à quelques mètres de là. Le côté sensuel des femmes catalanes nous bondit instantanément aux yeux, et nous prenons instantanément conscience du potentiel charismatique de ce peuple fier et généreux... Nous nous installons confortablement, quand soudain un drame surgit : nous n'avons pas de couteau
Qu'à cela ne tienne, mon sens aigu de la survie en milieu hostile me fait instantanément prendre conscience de la criticité de la situation : comment allons-nous couper le pain, le saucisson et étaler le pâté 
Réponse en images...

Note : la dernière image n'est juste qu'une expectoration salivaire de cookie.
Finalement nous remontons à Sort, où la fatigue se fait sentir. Je dors donc en plein milieu du parc au centre de la ville, dans un calme olympie et un cadre très sympathique. Quelle sieste
La fatigue s'en allant, nous fonçons vers le col de la Bonaigua... qui est en travaux, mais quand je dis travaux, c'est pharaonique
Nous avançons prudemment au milieu du tas de gravier qui sert de route, et bien évidemment j'en fais une belle : super concentré, je m'engage dans la direction d'un pont en court de construction, alors qu'il fallait le contourner. Je me retrouve donc comme un couillon, coursé par les ouvriers avec leurs panneaux qui m'indiquent qu'il faut que je fasse demi-tour et le tractopelle qui arrive en face, la giga classe 
Petit jeu : devinez quel est le bon itinéraire, le mauvais, et celui que j'ai emprunté.
Bref montée lente, feu de signalisation interminables, route instable, rochers qui vous tombent à 3 mètres de la gueule, camion qui s'arrête devant vous avec le chauffeur qui descend et qui manque de perdre l'équilibre dans le vide, ajoutez à cela une température ignoblement élevée, et vous obtenez deux semi-cadavres qui arrivent au sommet (dont misstik qui nous fait une petite migraine ophtalmique...). Arrivés en haut, le paysage en vaut toutefois la chandelle, jugez-en par vous-même.
Et c'est sans compter ces pittoresques Bolas de vacas dont, paraît-il, les autochtones les plus authentiques sont friands. Personnellement, je n'ai pas testé, les pollas de carneros m'étant restées sur l'estomac. Nous terminons notre boucle espagnole par une pause carburant à Veilha (où je ferai étal de mes talents en espagnol en gratifiant la pompiste d'un "bye bye" soigneusement mémorisé
), puis nous rentrons en France (je pourrirais copieusement Misstik dans la montée du col du portillon, mais chut faut pas le dire). Nous nous arrêtons à Bagnères pour nous rincer la dalle, et nous recroisons notre ami Sississe Heaulme (cf. la veille). Après une douche qui nous regaillardi, nous commençons à préparer à becter (800g de taboulé à deux quand même).
Soudain, un bruit nous interpelle : des gosses sont en train de faire les cons avec le robinet à côté de notre camp de base. Je décide d'aller faire une blague en faisant mine d'arriver sérieusement pour prendre de l'eau, puis leur en foutre plein la gueule histoire qu'ils soient traumatisés par les méchants motards
C'est sans compter l'intervention d'une mère un peu trop autoritaire qui leur fait un sermon sur la nécessité de préserver les ressources naturelles, et la préciosité de l'eau. Connasse, tu m'as foirée ma blague, j'irais déféquer daas ta tente. Et tant pis si t'as une caravane
. Nous finissons la soirée par un petit squattage du terrain de foot avec des gosses. Je commence par un but grandiose contre notre camp, histoire de faire forte impression (et me faire cordialement accabler par la quinzaine de petits gamins
). Nous terminons le match sur une action incisive, petit passement de jambe et boum! claquage d'un défenseur espagnol qui jouait contre nous
La partie se termine par un forfait, et nous rentrons nous coucher 
6) Mercredi 23 : Bagnères de Luchon => Tarascon sur Ariège
Il est à présent temps de partir pour rejoindre notre prochaine étape, la dernière avant la méditerranée. Cette journée de liaison a été placée sous le signe du soleil, autant dire que la chaleur a été particulièrement éprouvante.
Pour l'itinéraire google Maps, c'est par ici => CLIC <=
Après un passage par le col du Portillon histoire de s'échauffer et passer du côté espagnol pour acheter du Toblerone, Misstik part braquer la station service du coin (comprendre : faire le plein et rentrer le casque sur la tête pour payer). Nous partons en direction du Col de Mente, Misstik ouvre la route. Celle-ci est particulièrement tortueuse, avec un passage composé uniquement d'épingles. Etant donné que c'est une journée liaison, nous avions convenu d'enrouler tranquillement, mais je vois le Bandit 1200 faire des accélérations de plus en plus franches. Je commence à recoller gentiment mon compagnon de route en retardant les freinages, mais le bougre de saligaud augmente le rythme. Je décide donc de commencer à tartiner un peu histoire de ne pas me faire larger, donc gros freinages (même dans le slip), trajectoires au couteau et hurlements du moteur sont au programme. Misstik qui ne sait pas prendre les épingles déborde sur la voie de gauche pour rentrer plus fort, tandis que je m'applique à rester du bon côté de la route... et de lui coller au train
Nous stoppons finalement en haut histoire de discuter du pourquoi de cette bourre. En fait Misstik croyait que je voulais le doubler, du coup il accélérait pour pas que je le colle, et moi je tentais de le suivre, pensant qu'il essayait de me semer 
Après avoir passé le col de portet d'Aspet (où j'ai failli me bourrer dans les graviers lors d'un arrêt dans un bouiboui pour acheter de quoi grailler), nous continuons notre route jusqu'au Col de la Core, où nous nous arrêtons en contrebas pour casser la graine.

Après avoir dégusté un délicieux repas à base d'aliments très diététiques, nous reprenons la route pour atteindre Seix où nous devons rencontrer The Popol.

Après avoir tapé un mini "tout droit" dans un virage à gauche (ça semble être une habitude) et évité un serpent lové sur la route, nous cherchons une place pour la sieste... Misstik en moto et moi à pied (résultat, j'ai fait un allez-retour à pinces pour rien en plein cagnard...). nous pouvons enfin faire sécher nos affaires, imbibées de transpiration jusqu'au plus profond des fibres.

The Popol déboule avec toute sa clique, c'est bien sympa de rencontrer d'autres motards. Tandis que je tape la bise à la demoiselle qui a gardé son casque (la grippe A n'était pas encore d'actualité, et pourtant...) Misstik dit deux fois bonjour, un peu fatigué
Nous discutons un peu (nos amis nous conseillerons d'aller voir le four solaire dans la région, mais nous n'aurons malheureusement pas le temps), puis faisons une photo finish histoire de garder une trace dans les annales de Seix 

Il est à présent temps de faire un bout de route histoire de rallier Tarascon.
Après une montée de col au milieu de nulle part, mon voyant d'huile s'allume puis s'éteint en pleine épingle. Je dépasse misstik, je me rabats... et fait une sévère glisse de l'avant sur les raccords de bitume qui fondent au soleil. Mes talents de pilote me sauveront la vie, et le niveau d'huile est correct... deux bonnes nouvelles. Nous échouons au milieu de nulle part. La fin de la route est défoncée et pleine de bouses de vaches, mais le paysage est magnifique.

Après une petite pause, nous rejoignons Tarascon sur Ariège, où nous trouvons un camping. Après avoir perdu mon casque alors qu'il était dans ma main
, nous installons la tente. Finalement nous atterissons chez le pizaïollo du coin qui nous accueille à coups de blagues potaches ("Je suis à vous ce que la sardine est à l'huile et autres chansons "Chorizoooo chorizoooo chorizoooo") et de tonnes de fromage rapé sur les pizzas (j'exagère à peine). Le cassage de bide et bien là, et nous nous endormons sereinement, épuisés par notre journée (et notre repas) .
Cela fait à présent 1 an que nous avons fait notre premier roadtrip avec Misstik. La vie nous réserve parfois des surprises, et avec son départ pour Paris, je pensais qu'il serait difficile de remettre ça avec mon bon vieux coéquipier. Que nenni



Mais trève de bavarderie, rentrons directement dans le sujet, j'en vois certains qui mouillent leur slip

Roadbook synthétique : départ le samedi 19 direction Luz Saint Sauveur, rejoindage de Misstik à Ax-les-Thermes le lundi 21, Espagne le mardi, et ensuite descente vers Perpignan, puis retour le lundi 28.
1) Préparation des affaires : putain la galère!

2) Samedi 19 : descente
3) Dimanche 20 : balade autour de Luz et Gavarnie
4) Lundi 21 : Liaison jusqu'à Bagnères de Luchon pour rejoindre Misstik
5) Mardi 22 : Espagne, nous voilà!
6) Mercredi 23 : Bagnères de Luchon => Tarascon sur Ariège
7) Jeudi 24 : Tarascon sur Ariège => Perpignan(à venir)
8) Vendredi 25 => Dimanche 27 : glandouille(à venir)
9) Lundi 28 : retour

1) Préparation des affaires : putain la galère!

Le plan était simple : jeudi soir, je récupère ma brêle. Vu qu'elle est en config piste (voir ma photo) et que j'ai pas envie de me taper des vibrations dans les mains pendant 3000 bornes, je dois la passer en carénage route le vendredi soir (la veille du départ). La récupération de la moto avait bien commencé (cf. bourde à deux balles Roue arrière), mais c'était pas fini. J'arrive chez moi à 17h bien tassé, va falloir que je me bouge pour démonter tout le bordel. Je m'attaque au démontage du carénage quand je remarque dans le sabot qu'une longue vis traîne. Tiens, le mécano a dû oublier une vis





Ah, merde, faut que je bouge la bécane pour pouvoir visser les trucs dessous, je commence à la pousser... tiens y'a un truc qui bloque, y'a un faux-plat ou quoi




Mais... mais c'est pas vrai, y'a un chat perdu qui rentre dans mon appart par la fenêtre


Les voisins m'apprennent que c'est le chat des anciens locataires, super, un chat errant la veille de mon départ. Re-merde



Le chat prends ses aises, et va même jusqu'à squatter ma sacoche de réservoir en la prenant pour un coussin


Finalement je le fais sortir par la fenêtre, et je vais me pieuter parce que demain faut que je me lève

2) Samedi 19 : descente
Debout : 7 heures pétantes. Je dois bourrer mon sac avec toutes les affaires, charger à mort les sacoches de la moto. Misstik me SMS pour s'il doit prendre quelque chose : "non c'est bon j'ai tout". 1/2h plus tard il a droit à un message comme quoi je n'ai plus de place pour caler une casserole. Faut dire que j'ai la tente, le duvet, les fringues... Quel foutoir










Allez, on continue dans la rigolade, je m'aperçois que j'ai perdu des vis du carénage ainsi que les agraphes qui vont avec

Je trouve un camping perché en haut du village dans les petites rues et je déboule chez la tenancière la gueule ravagée (je suis fatigué, et j'aime me plaindre). Elle me file un emplacement sympa sur un surplomb, avec une vieille fille randonneuse à côté qui n'arrête pas de me faire des oeuillades et des sourires, BONJOUR L4AMBIANCE§§§


Il est à présent temps de monter la tente. J'ai pensé à tout : sardines, piquets pour faire des trous énormes dans le sol, marteau. Bien. Bravo. Sauf que, l'année dernière, quand j'ai campé sous la flotte, j'ai oublié de réouvrir la tente après pour qu'elle sèche. C'est ballot hein. D'autres diront que c'est pas grave. Et bien voilà ce qui se passe quand une tente en toile reste pendant un an dans sa propre humidité :




Avouons-le, ce séjour commence bien. Heureusement que la doublure étanche est intacte, et après un brossage rigoureux, j'arrive à faire partir la plupart des moisissures. Et puis l'odeur ignoble va sans doute partir avant que j'essaie de m'endormir


Je décide d'aller me rincer sous la douche, je colle malgré le seyant débardeur que j'avais revêtu. Haaa, la douche, j'y dormirai presque!! Sauf quand les boutons d'eau chaude et d'eau froide sont inversés, ça surprend


Bon allez, ça suffit les conneries, maintenant je vais toper à bouffer, me balader comme un clodo avec mes poches de grailles dans les mains histoire d'admirer l'architecture de ce coin sud de la plouqie. Tout ça à pinces évidemment. Sympa la centrale électrique et le barrage, tiens d'ailleurs rien que pour faire chier mon monde et faire comme des milliers de touristes, je vais vous coller des photos que toutes les personnes dans le coin ont du prendre. Comme ça, plus de temps de téléchargement => plus d'électricité => au revoir la planète. Merci charly_guignol.




Et puis comme j'aime pas les animaux, j'ai acheté 4 paires de ces jolis chaussons. Bien fait pour vos gueules, connes de chèvres.
Pour finir cette dure journée, je me suis octroyé le plaisir d'une glace



Finalement je rentre à ma tente, la température commence à baisser, mais le temps reste clément... pour le moment. Je me couche, essaie de m'endormir, puis finalement décide d'enfiler une paire de boules quies : ce satané torrent fait un boucan de tous les diables

1h du matin. Je me réveille. Ils ont prévu de l'orage pour la nuit, j'aime pas trop ça dans la mesure où la moto dort sur l'herbe, ce qui fait que sa stabilité serait compromise sur un sol détrempé. Craintif à l'idée de trouver mon rutilant destrier par terre, je tends l'oreille pour détecter la chute d'une ondée. Rien. Je n'arrive pas à me rendormir. C'est alors que j'ai la brillante idée d'enlever les boules quies pour tendre l'oreille, et effectivement, de grosses gouttes sont en train de tomber

Je sors comme un fou de la tente, vêtu d'un simple calbut. Ca caille, il commence à flotter, et l'orage est en altitude. S'il descend on va se le prendre sur le rable. Je me dépêche, dans l'obscurité, de trouver une pierre que je glisse sous la béquille, peu rassuré par le système de fortune que je viens d'employer. Je me recouche, frigorifié (il devait faire un peu plus de 10°C)... et cherche ma seconde boule quies... paumée dans la tente. Tant pis, j'entame une autre paire


3) Dimanche 20 : balade autour de Luz et Gavarnie
8h, debout, la gueule en vrac bien évidemment. Je fonce me réveiller avec une bonne douche chaude, puis déjeune à califourchon sur ma brêle, en pensant à ma journée : direction le cirque de Gavarnie.


le temps s'est bien dégagé, je vais pouvoir profiter de conditions plutôt agréables, malgré la fraîcheur. Arrivé à Gavarnie, je décide de monter vers la station de ski, vu le bordel qu'il y a pour accéder au cirque en lui-même (les touristes). J'emprunte donc une route en état moyen, particulièrement dégueulasse et fréquentée par bovins et caprins (comprenez : des vaches et des moutons cons comme des manches).


Le paysage est vraiment sympa, c'est calme et il fait beau





Je "grimpe" jusqu'au sommet où le chemin pour les véhicules s'arrête (même pour les vélos). Ici c'est marche à pinces et respect total de la nature





Après ce bol d'air et les voeux de bienvenue d'un paquet de saloperies de mouches, je descend gentiment pour me balader un peu plus loin et repiquer vers le Barrage d'Oussoue. C'est dans la descente que je vois une marmotte courir sur l'herbe, puis se planquer près d'un poteau de télésiège.

Un peu plus bas, une autre marmotte bien grasse (quand elle courait, on aurait dit qu'elle "glissait" telle une raie) tente de traverser devant mes roues. Je choppe les leviers, elle reste à courir sur le bord de la route, sans trouver d'échappatoire







Hélas, le mauvais temps se pointe (dernière photo), je décide donc de redescendre avant de me prendre une saucée sur le beignet. Je casse la graine à Gèdre près de l'église, tout en admirant les vilains nuages qui obscurcissent le ciel. Ca va être moche dans pas longtemps








Je décide de redescendre (il est délicat de s'extasier devant un paysage lunaire). Je n'arrive toujours pas à lire les virages à gauche, je me suis décidemment bien poireautifié




4) Lundi 21 : Liaison jusqu'à Bagnères de Luchon pour rejoindre Misstik
Skwoutch. Le bruit délicat des bouchons d'oreille que je retire de mes conduits auditifs, vite couvert par le glougloutement du torrent. Il est temps de prendre une douche pour se réveiller, je m'extirpe rapidement de la tente. J'attrape un montant du auvent pour le rabattre... purée c'est tout humide

Skwoutch. Putain c'est tout gluant, BUAAAAAAAAA



L'itinéraire du jour vous est fourni par google Maps : ==> CLIC <==
C'est parti, direction le col du Tourmalet en passant par Barèges. La route est particulièrement dégueulasse, humide, grasse, gravillonée, il fait froid et brouillardeux. Bordel, j'ai de la buée plein le casque, j'ouvre la visière... le haut du col n'est pas loin, mais mes lunettes de soleil s'embuent à leur tour et choppent l'humidité, je suis presque aveugle



Finalement je poursuis ma route, passe différents cols (dont le col de Peyresourde), me "foire" quelques virages (en gros j'ai des difficultés à estimer la courbe des virages à gauche, m'occasionnant quelques suprises, bravo le poireau

Je rattrape tranquillement l'amorce de glisse et prend mon virage sans problème. Yahou

J'arrive finalement à Bagnères-de-Luchon, et après un petit arrêt téléphone-Misstik, je le rejoins. Comme vous pouvez le voir, je suis chargé comme un mulet, sacoches, et sac à dos prêts à exploser




Après nous êtres mutuellement traités de forniqueurs avec des gallinacées en bas âge, nous décidons d'aller trouver un camping pas trop cher qui acceptera d'héberger une tente pourrie. Bien évidemment, je garde la surprise de la tente lors du démontage

Après installation, nous décidons de casser la graine après quelques emplettes au supermarché du coin. Nous mettons en place un campement de fortune protégé par une solide palissade afin de nous sustenter. Ci-dessous, vous pouvez découvrir Misstik en train d'en découdre férocement avec un sol se montrant récalcitrant de par son inclinaison.

Après une collation équilibrée (saucisson, chips, pâté, saucisson, saucisson), nous nous rendons en ville afin de découvrir cette cité que nous connaissons mal (voire pas du tout pour moi, j'ai appris que c'était sur les cartes en y allant). L'architecture des lieux est assez sympathique, Misstik faisant 1m96 environ, je vous laisse deviner la hauteur de cette maison particulière. Vous avez deux heures, après je ramasse les copies.


Après avoir admiré ces magnifiques éléments d'architecture (le machin qui ressemble à un asile est en fait des Thermes), nous draguons quelques demoiselles de la région. Chose étrange, le style vestimentaire de certaines me rappelle quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Je parlais bien de la personne au centre de la photo, bande de petits comiques. Nous croisons également une drôle de moto, faudra que je cherche le modèle correspondant, vu qu'en plus il est accessible sans permis.



Il est à présent temps de rappeler à tous les esprits que dans ces coins reculés, la nature reprend ses droits face à la civilisation clairsemée. C'est dans ce parc que le drame est survenu : alors que nous étions en train de caillasser innocemment quelques volatiles sans défense




N'ayant toujours rien à branler (vu que l'ours était parti




Petit jeu : Francis Heaulme s'est caché au milieu de ces photos. Saurez-vous le retrouver?




Après avoir assisté à une partie mémorable et des commentaires dignes de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, nous rentrons au camping pour nous remplir la panse. Au menu : saucisses-lentilles, saucisson, pâté, saucisson. Bref, idéal pour retapisser son froc sans s'en apercevoir. La table est vite dressée (qui a dit qu'une supersport n'était pas pratique?) et nous nous régalons



5) Mardi 22 : Espagne, nous voilà!
Mgnf. Mgnffff. Mgnggngggn. Il est 6h, j'ai beau me tourner et me retourner, je n'arrive pas à me rendormir.



Nous partons en direction de l'Espagne, dans l'optique de faire la boucle suivante : L'itinéraire du jour vous est fourni par google Maps ==> CLIC <==
Cette boucle fait le tour du parc national, offrant des paysages magnifiques. Nous commençons par passer le Col du Portillon :love:, puis nous fonçons ver Vielha où Misstik fait 69€ d'essence... à lui tout seul




Après avoir égoutté nos sardines non loin d'un cimetierre



Cette route, située sur notre itinéraire et dont j'ai oublié la localisation exacte, a la particularité d'être dégueulasse (terre + graviers), étroite et propose au motard chevronné de prendre de l'angle tout en rasant sa petite gueule de mignon à 20 centimètres des glissières de sécurité

Après quelques séances photos, nous atterrissons autour de la Pobla de Segur (je crois), et nous arrêtons au bord de la route histoire de casser la graîne près d'un torrent isolé, abandonnant nos deux destriers au bord de la route. Le soleil tape dur, et nous trouvons un délicieux coin d'eau.
Après quelques commentaires éloquent de Misstik sur le courant et sa direction (en clair : "ça va par là"), nous décidons de festoyer dignement, tandis qu'un vieux à moitié à poil se baigne avec son labrador à quelques mètres de là. Le côté sensuel des femmes catalanes nous bondit instantanément aux yeux, et nous prenons instantanément conscience du potentiel charismatique de ce peuple fier et généreux... Nous nous installons confortablement, quand soudain un drame surgit : nous n'avons pas de couteau


Réponse en images...






Note : la dernière image n'est juste qu'une expectoration salivaire de cookie.

Finalement nous remontons à Sort, où la fatigue se fait sentir. Je dors donc en plein milieu du parc au centre de la ville, dans un calme olympie et un cadre très sympathique. Quelle sieste





La fatigue s'en allant, nous fonçons vers le col de la Bonaigua... qui est en travaux, mais quand je dis travaux, c'est pharaonique


Petit jeu : devinez quel est le bon itinéraire, le mauvais, et celui que j'ai emprunté.


Bref montée lente, feu de signalisation interminables, route instable, rochers qui vous tombent à 3 mètres de la gueule, camion qui s'arrête devant vous avec le chauffeur qui descend et qui manque de perdre l'équilibre dans le vide, ajoutez à cela une température ignoblement élevée, et vous obtenez deux semi-cadavres qui arrivent au sommet (dont misstik qui nous fait une petite migraine ophtalmique...). Arrivés en haut, le paysage en vaut toutefois la chandelle, jugez-en par vous-même.



Et c'est sans compter ces pittoresques Bolas de vacas dont, paraît-il, les autochtones les plus authentiques sont friands. Personnellement, je n'ai pas testé, les pollas de carneros m'étant restées sur l'estomac. Nous terminons notre boucle espagnole par une pause carburant à Veilha (où je ferai étal de mes talents en espagnol en gratifiant la pompiste d'un "bye bye" soigneusement mémorisé



Soudain, un bruit nous interpelle : des gosses sont en train de faire les cons avec le robinet à côté de notre camp de base. Je décide d'aller faire une blague en faisant mine d'arriver sérieusement pour prendre de l'eau, puis leur en foutre plein la gueule histoire qu'ils soient traumatisés par les méchants motards





6) Mercredi 23 : Bagnères de Luchon => Tarascon sur Ariège
Il est à présent temps de partir pour rejoindre notre prochaine étape, la dernière avant la méditerranée. Cette journée de liaison a été placée sous le signe du soleil, autant dire que la chaleur a été particulièrement éprouvante.
Pour l'itinéraire google Maps, c'est par ici => CLIC <=
Après un passage par le col du Portillon histoire de s'échauffer et passer du côté espagnol pour acheter du Toblerone, Misstik part braquer la station service du coin (comprendre : faire le plein et rentrer le casque sur la tête pour payer). Nous partons en direction du Col de Mente, Misstik ouvre la route. Celle-ci est particulièrement tortueuse, avec un passage composé uniquement d'épingles. Etant donné que c'est une journée liaison, nous avions convenu d'enrouler tranquillement, mais je vois le Bandit 1200 faire des accélérations de plus en plus franches. Je commence à recoller gentiment mon compagnon de route en retardant les freinages, mais le bougre de saligaud augmente le rythme. Je décide donc de commencer à tartiner un peu histoire de ne pas me faire larger, donc gros freinages (même dans le slip), trajectoires au couteau et hurlements du moteur sont au programme. Misstik qui ne sait pas prendre les épingles déborde sur la voie de gauche pour rentrer plus fort, tandis que je m'applique à rester du bon côté de la route... et de lui coller au train


Après avoir passé le col de portet d'Aspet (où j'ai failli me bourrer dans les graviers lors d'un arrêt dans un bouiboui pour acheter de quoi grailler), nous continuons notre route jusqu'au Col de la Core, où nous nous arrêtons en contrebas pour casser la graine.



Après avoir dégusté un délicieux repas à base d'aliments très diététiques, nous reprenons la route pour atteindre Seix où nous devons rencontrer The Popol.


Après avoir tapé un mini "tout droit" dans un virage à gauche (ça semble être une habitude) et évité un serpent lové sur la route, nous cherchons une place pour la sieste... Misstik en moto et moi à pied (résultat, j'ai fait un allez-retour à pinces pour rien en plein cagnard...). nous pouvons enfin faire sécher nos affaires, imbibées de transpiration jusqu'au plus profond des fibres.




The Popol déboule avec toute sa clique, c'est bien sympa de rencontrer d'autres motards. Tandis que je tape la bise à la demoiselle qui a gardé son casque (la grippe A n'était pas encore d'actualité, et pourtant...) Misstik dit deux fois bonjour, un peu fatigué







Il est à présent temps de faire un bout de route histoire de rallier Tarascon.
Après une montée de col au milieu de nulle part, mon voyant d'huile s'allume puis s'éteint en pleine épingle. Je dépasse misstik, je me rabats... et fait une sévère glisse de l'avant sur les raccords de bitume qui fondent au soleil. Mes talents de pilote me sauveront la vie, et le niveau d'huile est correct... deux bonnes nouvelles. Nous échouons au milieu de nulle part. La fin de la route est défoncée et pleine de bouses de vaches, mais le paysage est magnifique.

Après une petite pause, nous rejoignons Tarascon sur Ariège, où nous trouvons un camping. Après avoir perdu mon casque alors qu'il était dans ma main
