Poireau solo dans les pyrénées : Août 2007
Allez, c'est parti pour un compte rendu sur ma balade de la semaine dernière 
Donc je suis parti 4 jours (lundi à jeudi), moins de 190 € de frais sur place tout ça pour me taper des routes de folie :love: un temps de merde les deux premiers jours
et deux frayeurs 
Deux cartes dans la poche, un road book, des outils et c'est parti...

Petit aperçu du déroulement de mon périple :
Jour 1 : Descente Bordeaux => Ascarats (Saint Jean Pied de Port) par Bayonne
Jour 2 : Balade en Espagne => Oloron.
Jour 3 : Oloron => Stations de skis (Gourette/Cauterets/Luz) => Barèges.
Jour 4 : Passage de Cols du Tourmalet jusqu'à Foix, puis remontée vers Bordeaux par l'autoroute.
Premier jour : la descente (aka J'ai le slip humide)
Lundi, 16 heures. Mes bagages sont prêtes, mon duvet est bien isolé de la pluie dans son sac poubelle. La journée de circuit a été d'enfer la veille, j'ai bien cru que je ne partirai pas suite à ma bourde Pak la visière (cherchez avec les dates, je vous emmerde
). Quoi qu'il en soit, pas de vautre, mais mes pneus font la gueule (surtout l'avant qui est tout fondu).
J'équipe ma bécane, il est à présent temps de décoller.

Direction l'autoroute, on va rouler gentiment jusqu'à Bayonne. J'ai pas monté mon saute-vent (le ferais-je un jour?), je sais que je vais en prendre plein la gueule
Gagné, il flotte, je m'arrête pour mettre mon kway, mais je garde mes gants d'été (qui ne seront pas des masses mouillés au passage). Merci les bouchons d'oreille, ça aide à supporter ce vent bruyant.
Arrivé à Bayonne et suite à une prise d'itinéraire hasardeuse, je demande mon chemin à deux charmants locaux qui me réorienteront vers la bonne voie :jap: Je traverse la ville, c'est le bordel complet, sans compter l'étrangeté des ronds-points encerclés par des barrières, dernières traces des fêtes qui se sont déroulées quelques jours auparavant. Je m'extirpe du bordel et commence à rouler sur la D 932 en direction d'Ustaritz. Putain de flotte, putain de température, j'ai juste mis un t-shirt sous mon blouson, je commence à me les cailler et à en avoir marre de cette route chiante. L'enrobé est humide, dégueulasse, j'arrête pas de glissouiller de l'avant et de partir en dérive à l'accélération, c'est rigolo mais un peu chiant, pas moyen de rouler vraiment
Au final je m'en tape, ce sont les vacances (enfin), je pourrai avoir le radis qui baigne, je suis quand même content
J'arrive sur la D 918 près d'Ascarat : il est 18h, je dois à présent trouver un camping pour y passer la nuit. Europe Camping, c'est parti. "Non monsieur, plus de places". Merde. Je vais faire le camping à côté. J'arrive en même temps que deux autres personnes qui, poliment, me laissent passer devant eux. "Non désolé, nous sommes complets. Essayez le camping de la Truite, un peu avant sur la route (dont je venais)." C'est parti, apparemment le couple va tenter sa chance au même endroit, ils prennent un peu d'avance.
J'envoie la gouache, les rattrape, dépassement de sauvage et j'arrive au camping juste avant eux. Je leur rend la pareille et les laisse passer devant moi (comme ils l'ont fait juste avant). Le gérant est très accueillant et nous trouvons finalement des emplacements, impec
La pluie semble s'être calmée, je décide donc de monter la tente.

La vache, plus de 6 ans sans faire du camping, je l'ai montée sans problème cette bonne vieille mémère
Un ptit tour à la ville histoire d'acheter à bouffer puis rangeage des affaires, douchage, changeage. Je mets mes affaires à sécher sur une cloture et sur ma brêle. J'offre ainsi un spectacle de qualité aux campeurs dôtés de caravanes, télés et autres tables de camping

On peut admirer ma propension à l'ordre : papier cul pour s'essuyer la bouche durant le repas, poche poubelle pour balancer les restes du repas... cuillère bricolée en papier alu. Y'a pas à chier, l'élégance, c'est mon dada
Je finis de casser la graine, puis m'allonge sur la bandouille pour me détendre et observer les oiseaux qui virevoltent dans le ciel. 22h, au pieu, je sens que je vais passer une nuit délicieuse sur cette argile boueuse où s'incrustent en masse des cailloux anguleux. Tiens, j'avais pas fait gaffe que mon duvet avait la zipette flingué sur toute la longueur, la fraicheur de la nuit va m'envahir
Le lendemain matin, je me réveille à 8h bien reposé, après avoir dormi contre mon sac/oreiller et uniquement sur le dos (pas fou non, t'as déjà dormi sur le côté au milieu des caillasses
?). Une ptite douche, ptit dej. Je démonte et range tout mon bordel en 3/4 d'heures, belle performance 
Il est 9h15, la bécane est prête, je pars pour ma deuxième journée.
Jour 2 : Vuelta Espagnole (aka. ça caille, ça se paume, ça mouille)
C'est parti : direction Saint Etienne de Baïgorry pour toper de la bouffe et faire un plein. Cette fois-ci tout est prêt, je m'élance à travers la vallée des Aldudes.

Il continue à flotter, l'humidité bouffe tout. J'ai mis mes gants de pluie, mais si ça continue comme ça, je peux être sûr qu'ils seront trempes à la fin de la journée.

Le temps est maussade, j'ajuste mal ma tente et mon sac de couchage ce qui m'oblige à faire 3 ou 4 arrêts histoire de bien arnacher le tout. C'est finalement après la traversée du Col d'Urkiaga et en arrivant à Urtasun que j'arriverai finalement à verrouiller ce merdier.

Le temps se calme dans la valle de Erro, je peux enfin commencer à mettre du gaz et du frein sans m'inquiéter de l'adhérence. Je fais une pause au même endroit que la dernière fois avec misstikounet:

Après Auritzberri, je bifurque sur la NA 140 vers Aribe. La pluie arrive par intermitence, mais ne perturbe pas l'adhérence de la route ni les conditions de conduite. Par contre, le vent glace les miches, j'ai bien fait de mettre un sweat cette fois-ci.
Arrivé au niveau d'Aribe, je décide de traverser la forêt d'Iraty pour rallier Ochagavia au lieu de continuer sur la NA 140. Ha ben mon charly, tu vas pas être déçu
Je bifurque donc sur la route d'Orbara/Orbaitzeta : j'arrive ainsi sur une pittoresque route... en béton
donc on roule à 50 maxi vu comment ça accroche, vu l'étroitesse du chemin et surtout vu le nombre de randonneurs.
Je traverse des paysages vierges de toute population, la pluie a recommencé. Le coin est calme, incide à ralentir et profiter du paysage. Je me traine mais je m'en tape, c'est tellement agréable comme coin

Je continue sur la route après un petit arrêt et une balade dans la nature..

Merde, à gauche ou à droite? A droite. Le chemin se rétrécit mais continue et je débouche... sur un barrage

Bon, fallait prendre à gauche mais pas grave, je vais profiter du paysage. Le coin est sympa, calme, et l'édifice imposant.

Je repars finalement dans l'autre sens et prend le chemin de gauche : impeccable, la route continue, mais ce sera sans moi :

Je réalise que cette satanée route ne continue pas pour les véhicules, donc je ne peux pas traverser la forêt, ouaiiis demi-tour
Je décide de me sustenter avant de repartir dans l'autre sens, l'endroit est idéal pour un pique-nique 

Après avoir rebroussé chemin, je repars en direction d'Aribe mais soudain une masse démoniaque me bloque la route : un troupeau de moutons, guidé par un berger et son chien. Le monsieur me fait signe d'avancer, commande son chien de quelques mots "derecha derecha"... et le troupeau, en 10 secondes, se retrouve massé sur le côté gauche de la route, immobile. Je passe lentement en remerciant le berger d'un signe de la tête, et en admirant le travail du clebs
Direction Ochagavia : nom de dieu, quelle route!!!! cette NA 140 est splendide, et juste avant Ochagavia ça virole dans tous les sens, muhahaaaaaaaaaa
Pas de frottage de cale-pied cette fois-ci, je m'applique sur mes trajectoires et mes entrées en courbe plus que sur le plaisir pur de la prise d'angle.
Chers amis, à présent place à l'amusement : je prends à présent la direction d'Iraty, passe un col sous la pluie et le vent, roule pendant une bonne demi-heure à travers la forêt transpercée par une petite route espagnole à l'enrobé lisse mais étroit qui incite plus à la prudence à qu'à l'attaque (peur des véhicules
) et je débouche enfin sur... putain c'est pas la France
Encore une clairière de merde, avec un sentier qui s'arrête interdit aux véhicules, je crois que je me suis planté 

Bordel d'adèle, il est temps de consulter (à nouveau la carte)... mgnnn je suis où là, pourtant j'ai pris la bonne direction. Je vais voir à la cabane d'informations :
"- Bonjour, vous parlez français?
- Oune pé
- okay, je vais essayer en espagnol
"
Bon, ben après un nombre incalculable d'années de non pratique, j'ai réussi à savoir que j'étais de l'autre côté du lac du barrage
donc que je m'étais planté de route, il fallait que je prenne direction Isaba et pas Iraty (gros naze
).
J'arrive enfin à Isaba, et me dirige à présent vers le col de la Pierre Saint-Martin. Super, le temps se pourrit vraiment. Ca caille. Ca mouille. Ca vente. Y'a un brouillard d'enfer. Je sollicite peu mes freins, du coup mes carbone lorraines ne montent plus en température pour fonctionner correctement, j'ai l'avant qui ne freine pas terrible dans les descentes
Je devais passer par Larrau ensuite pour me taper d'autres cols (Col Bagargui...), mais vu le temps, la fatigue qui se faisait sentir et les éponges qui me recouvrait les mains, j'ai décidé de descendre direct. Hop, col de Soudet et descente directe vers Arette. Je m'arrête à Arette (hahah laule
), pisse 10 litres et fonce vers Oloron. Il fait bien meilleur en plaine, mais mon équipement est trempe. Je ne pourrai pas avoir de gants secs pour le lendemain, et ça ne sèchera pas en camping. Direction chambre d'hotel, c'était pas prévu mais tant pis, faut que je sèche 

Heureusement, la télé me réconforte : demain il fera beau, je pourrai donc enfin profiter des deux autres jours
Achetage de pizza pour le soir, faisage de plein et mangeage dans la chambre.
Pas la peine de régler mon réveil, je me lève toujours tôt le matin donc ça devrait pas changer
Jour 3 : Stations de ski et pétage de plomb
Ouaaaaaam
je me réveille. Bon quelle heure il est? 9h38... rooooh putaiiiin j'ai trop dormi
Allez zou on plie tout et on file direction Laruns par Arudy.
Après Laruns, je fais une petite pause histoire de relire ma carter et profiter du splendide paysage qui s'offre à moi.

La montée vers Gourette est un peu casse-couilles : pas mal de voitures et de camions, je double quelques motards, fait un dépassement un peu trop optimiste d'un camion (en clair y'aurai eu quelqu'un qui arrivait... hum
).
Je fais une pause au niveau d'un point de vue surplombant l'ensemble, c'est chouette

Allez, il est temps de passer le Col d'aubisque : y'a du monde, c'est blindé de touristes
Je m'arrêterai de l'autre côté du versant pour faire ma bourde Le ravin! Le ravin! (pyrénées) qui a failli me coûter un bain de boue (avec vidéo je vous prie
).

Je croise quelques motards en sportives et en ZZR 1400, la vache ils doivent pleurer sur cette route pourrie et défoncée, déjà que moi ça me saoule
Changement de col, on arrive sur le Col du Soulor : l'enrobé est de meilleure qualité, je peux enfin rouler correctement. Toujours un peu de circulation, et j'arrive sur le coup de 12h20 à Argelès Gazost... avec un sérieux mal de crâne et une envie de gerber
Ces saloperies de caisses à mazout, 4x4 et autres merdes au diesel pourissent l'atmosphère, et rien que rouler quelques instants derrière eux m'ont vraiment mis les tripes de travers. J'achète à bouffer et fonce vers Cauterets (station) : la montée est encombrée jusqu'à la ville, puis je peux enfin retrouver la charmante route à épingles qui me plaisait tant
Je mange un bout, entouré de vaches. Ces connes se rapprochent mais ont presque plus peur de moi que j'ai peur d'elles

Je file pour me faire la petite route du Pont d'Espagne, puis redescend aussi sec sur Argelès-Gazost au milieu des caisseux qui me bouzillent toute la route et me pourissent les poumons
Direction Luz Saint-Sauveur puis la station de ski de Luz-Ardiden où je pèterai gentiment les plombs (la solitude pèse).

Je pense que ce sont les deux ploucs qui m'ont collé sur le parking (désert) qui m'ont provoqué cette vive émotion

Je me suis donc précipité de manière compulsive vers une innocente gallinacée qui traînait par là, poule à qui j'ai refait le conduit.

Par la suite, j'ai décidé d'improviser une slalom en solo devant les 3 touristes qui me regardaient avec des yeux grands ouverts
Pour la vidéo, c'est par ici : Slalom géant.
Commençant à redouter les effets dévastateurs de l'altitude, je décide de redescendre pour rallier Barèges et passer la nuit dans un gîte de ma connaissance, où mes parents et quelques amis passaient quelques jours (retour à la civilisation en somme
).Après m'être couché pas trop tard, je passe une délicieuse nuit, bercée par des ronflements de 3 choristes redoutablement armés 
Jour 4 : Barèges => Foix => Bordeaux
8h : debout.
9h15 : sur la bécane. J'ai laissé ma tente et mon duvet à mes parents, ça me fera toujours ça en moins à trimballer.
C'est parti, direction le tourmalet. J'attaque gentiment l'ascension sur une route déserte, très agréable, et le temps est au beau fixe.

Je descend sur La Mongie, puis sur Sainte-Marie de Campan. Je prends la D 918 pour passer le Col d'Aspin. Les routes sont chouettes mais étroites. Je manque de me faire emporter par une voiture dans la descente vers Arreau, cette espèce de con montait comme un barge et sur toute la route, donc coup de frein arrière en plein virage pour resserrer la traj' et le sentir passer... très près
Je poursuis ma route sur la D 618 en passant par Bordères-Louron puis le col de Peyresourde (station Peyragudes). La route est nickel, ça tourne tourne... bref ça va pas arrêter de la journée donc je vais arrêter de le dire. Je bourre jusqu'à Bagnères de Luchon où je fais le plein, avant de repartir vers le Col du Portillon (raaaaa ça manque de patate la bandit dans les pentes à 15%). La route est superbe et le paysage grandiose jusqu'à Bossost. Je reprend la nationale pour rejoindre la France et arriver à Saint-Béa. Bien évidemment, je fais ma connerie du jour et monte au village de Melles avec des pentes de malade... village qui débouche sur un col, mais uniquement à pattes
Je retrouve finalement une route vers le col de Menté en passant par Boutx (D44). Et là, que du bon jusqu'à Saint-Lary grâce à la route du Col de Portlet d'Aspet (D85 puis D 618).

Pause bouffe à Saint-Lary d'1/4 d'heure vers 12h50.

A partir de là, c'est direction Saint-Girons sur cette même route qui offrira une route plus rapide et viroleuse (waw, je savais pas qu'un cadre pouvait bouger comme ça
). Il faut ensuite suivre la D 618 vers Tarascon sur Ariège.

J'ai bifurqué à un moment vers le sommet de Portel (il me semble) où la montée est vraiment pentue, suivi d'une descente... gâchée par une route totalement gravillonnée sur quelques kilomètres
Pour y arriver, A un moment il y un panneau indiquant la direction de Foix (route qui monte), et un autre qui indique la route de Tarascon (route principale). J'ai pris direction Foix.
Mais le passage vaut vraiment le coup, après ce n'est que du bonheur
Arrivé à Foix vers 15h, j'ai bourré par l'autoroute pour rejoindre l'aire de Toulouse sud. Après un arrachement brutal de mon sac à dos
qui a été retenu pendant 20 bornes par sa sangle abdominale, je fais le plein, pisse un bol, traverse toulouse et bourre vers Bordeaux.
Arrivé à quelques kilomètres de Langon, les cervicales et le cul en purée pour avoir tenu un 130/150 réel sur tout le long, je m'apprête à doubler un camion et là : BBROOOOOOOOAAAAAAAAAooooooooo.... merde plus rien, je tombe un rapport, rien... passe la réserve... à 192 km
Du coup pause d'1/4 d'heure pour faire de l'essence (7,5/100 sur l'autoroute, autour de 5 litres en montagne
) ce qui me fait perdre plus de temps que de m'être trainé à 130 tout le long, ouaiiis 
J'arrive enfin chez moi, brisé, crevé par ce dernier bout de 300 bornes... mais la tête pleines d'images de mon petit voyage
Ma moto accuse à présent les 70 000 bornes 
Pour toute les photos, c'est par ici : PHOTOOOS

Donc je suis parti 4 jours (lundi à jeudi), moins de 190 € de frais sur place tout ça pour me taper des routes de folie :love: un temps de merde les deux premiers jours


Deux cartes dans la poche, un road book, des outils et c'est parti...

Petit aperçu du déroulement de mon périple :
Jour 1 : Descente Bordeaux => Ascarats (Saint Jean Pied de Port) par Bayonne
Jour 2 : Balade en Espagne => Oloron.
Jour 3 : Oloron => Stations de skis (Gourette/Cauterets/Luz) => Barèges.
Jour 4 : Passage de Cols du Tourmalet jusqu'à Foix, puis remontée vers Bordeaux par l'autoroute.
Premier jour : la descente (aka J'ai le slip humide)
Lundi, 16 heures. Mes bagages sont prêtes, mon duvet est bien isolé de la pluie dans son sac poubelle. La journée de circuit a été d'enfer la veille, j'ai bien cru que je ne partirai pas suite à ma bourde Pak la visière (cherchez avec les dates, je vous emmerde

J'équipe ma bécane, il est à présent temps de décoller.

Direction l'autoroute, on va rouler gentiment jusqu'à Bayonne. J'ai pas monté mon saute-vent (le ferais-je un jour?), je sais que je vais en prendre plein la gueule

Arrivé à Bayonne et suite à une prise d'itinéraire hasardeuse, je demande mon chemin à deux charmants locaux qui me réorienteront vers la bonne voie :jap: Je traverse la ville, c'est le bordel complet, sans compter l'étrangeté des ronds-points encerclés par des barrières, dernières traces des fêtes qui se sont déroulées quelques jours auparavant. Je m'extirpe du bordel et commence à rouler sur la D 932 en direction d'Ustaritz. Putain de flotte, putain de température, j'ai juste mis un t-shirt sous mon blouson, je commence à me les cailler et à en avoir marre de cette route chiante. L'enrobé est humide, dégueulasse, j'arrête pas de glissouiller de l'avant et de partir en dérive à l'accélération, c'est rigolo mais un peu chiant, pas moyen de rouler vraiment

Au final je m'en tape, ce sont les vacances (enfin), je pourrai avoir le radis qui baigne, je suis quand même content

J'arrive sur la D 918 près d'Ascarat : il est 18h, je dois à présent trouver un camping pour y passer la nuit. Europe Camping, c'est parti. "Non monsieur, plus de places". Merde. Je vais faire le camping à côté. J'arrive en même temps que deux autres personnes qui, poliment, me laissent passer devant eux. "Non désolé, nous sommes complets. Essayez le camping de la Truite, un peu avant sur la route (dont je venais)." C'est parti, apparemment le couple va tenter sa chance au même endroit, ils prennent un peu d'avance.
J'envoie la gouache, les rattrape, dépassement de sauvage et j'arrive au camping juste avant eux. Je leur rend la pareille et les laisse passer devant moi (comme ils l'ont fait juste avant). Le gérant est très accueillant et nous trouvons finalement des emplacements, impec

La pluie semble s'être calmée, je décide donc de monter la tente.

La vache, plus de 6 ans sans faire du camping, je l'ai montée sans problème cette bonne vieille mémère

Un ptit tour à la ville histoire d'acheter à bouffer puis rangeage des affaires, douchage, changeage. Je mets mes affaires à sécher sur une cloture et sur ma brêle. J'offre ainsi un spectacle de qualité aux campeurs dôtés de caravanes, télés et autres tables de camping


On peut admirer ma propension à l'ordre : papier cul pour s'essuyer la bouche durant le repas, poche poubelle pour balancer les restes du repas... cuillère bricolée en papier alu. Y'a pas à chier, l'élégance, c'est mon dada

Je finis de casser la graine, puis m'allonge sur la bandouille pour me détendre et observer les oiseaux qui virevoltent dans le ciel. 22h, au pieu, je sens que je vais passer une nuit délicieuse sur cette argile boueuse où s'incrustent en masse des cailloux anguleux. Tiens, j'avais pas fait gaffe que mon duvet avait la zipette flingué sur toute la longueur, la fraicheur de la nuit va m'envahir

Le lendemain matin, je me réveille à 8h bien reposé, après avoir dormi contre mon sac/oreiller et uniquement sur le dos (pas fou non, t'as déjà dormi sur le côté au milieu des caillasses


Il est 9h15, la bécane est prête, je pars pour ma deuxième journée.
Jour 2 : Vuelta Espagnole (aka. ça caille, ça se paume, ça mouille)
C'est parti : direction Saint Etienne de Baïgorry pour toper de la bouffe et faire un plein. Cette fois-ci tout est prêt, je m'élance à travers la vallée des Aldudes.

Il continue à flotter, l'humidité bouffe tout. J'ai mis mes gants de pluie, mais si ça continue comme ça, je peux être sûr qu'ils seront trempes à la fin de la journée.

Le temps est maussade, j'ajuste mal ma tente et mon sac de couchage ce qui m'oblige à faire 3 ou 4 arrêts histoire de bien arnacher le tout. C'est finalement après la traversée du Col d'Urkiaga et en arrivant à Urtasun que j'arriverai finalement à verrouiller ce merdier.

Le temps se calme dans la valle de Erro, je peux enfin commencer à mettre du gaz et du frein sans m'inquiéter de l'adhérence. Je fais une pause au même endroit que la dernière fois avec misstikounet:

Après Auritzberri, je bifurque sur la NA 140 vers Aribe. La pluie arrive par intermitence, mais ne perturbe pas l'adhérence de la route ni les conditions de conduite. Par contre, le vent glace les miches, j'ai bien fait de mettre un sweat cette fois-ci.
Arrivé au niveau d'Aribe, je décide de traverser la forêt d'Iraty pour rallier Ochagavia au lieu de continuer sur la NA 140. Ha ben mon charly, tu vas pas être déçu


Je traverse des paysages vierges de toute population, la pluie a recommencé. Le coin est calme, incide à ralentir et profiter du paysage. Je me traine mais je m'en tape, c'est tellement agréable comme coin



Je continue sur la route après un petit arrêt et une balade dans la nature..

Merde, à gauche ou à droite? A droite. Le chemin se rétrécit mais continue et je débouche... sur un barrage


Bon, fallait prendre à gauche mais pas grave, je vais profiter du paysage. Le coin est sympa, calme, et l'édifice imposant.

Je repars finalement dans l'autre sens et prend le chemin de gauche : impeccable, la route continue, mais ce sera sans moi :

Je réalise que cette satanée route ne continue pas pour les véhicules, donc je ne peux pas traverser la forêt, ouaiiis demi-tour



Après avoir rebroussé chemin, je repars en direction d'Aribe mais soudain une masse démoniaque me bloque la route : un troupeau de moutons, guidé par un berger et son chien. Le monsieur me fait signe d'avancer, commande son chien de quelques mots "derecha derecha"... et le troupeau, en 10 secondes, se retrouve massé sur le côté gauche de la route, immobile. Je passe lentement en remerciant le berger d'un signe de la tête, et en admirant le travail du clebs

Direction Ochagavia : nom de dieu, quelle route!!!! cette NA 140 est splendide, et juste avant Ochagavia ça virole dans tous les sens, muhahaaaaaaaaaa

Pas de frottage de cale-pied cette fois-ci, je m'applique sur mes trajectoires et mes entrées en courbe plus que sur le plaisir pur de la prise d'angle.
Chers amis, à présent place à l'amusement : je prends à présent la direction d'Iraty, passe un col sous la pluie et le vent, roule pendant une bonne demi-heure à travers la forêt transpercée par une petite route espagnole à l'enrobé lisse mais étroit qui incite plus à la prudence à qu'à l'attaque (peur des véhicules




Bordel d'adèle, il est temps de consulter (à nouveau la carte)... mgnnn je suis où là, pourtant j'ai pris la bonne direction. Je vais voir à la cabane d'informations :
"- Bonjour, vous parlez français?
- Oune pé

- okay, je vais essayer en espagnol

Bon, ben après un nombre incalculable d'années de non pratique, j'ai réussi à savoir que j'étais de l'autre côté du lac du barrage


J'arrive enfin à Isaba, et me dirige à présent vers le col de la Pierre Saint-Martin. Super, le temps se pourrit vraiment. Ca caille. Ca mouille. Ca vente. Y'a un brouillard d'enfer. Je sollicite peu mes freins, du coup mes carbone lorraines ne montent plus en température pour fonctionner correctement, j'ai l'avant qui ne freine pas terrible dans les descentes

Je devais passer par Larrau ensuite pour me taper d'autres cols (Col Bagargui...), mais vu le temps, la fatigue qui se faisait sentir et les éponges qui me recouvrait les mains, j'ai décidé de descendre direct. Hop, col de Soudet et descente directe vers Arette. Je m'arrête à Arette (hahah laule



Heureusement, la télé me réconforte : demain il fera beau, je pourrai donc enfin profiter des deux autres jours

Achetage de pizza pour le soir, faisage de plein et mangeage dans la chambre.
Pas la peine de régler mon réveil, je me lève toujours tôt le matin donc ça devrait pas changer

Jour 3 : Stations de ski et pétage de plomb
Ouaaaaaam


Après Laruns, je fais une petite pause histoire de relire ma carter et profiter du splendide paysage qui s'offre à moi.


La montée vers Gourette est un peu casse-couilles : pas mal de voitures et de camions, je double quelques motards, fait un dépassement un peu trop optimiste d'un camion (en clair y'aurai eu quelqu'un qui arrivait... hum

Je fais une pause au niveau d'un point de vue surplombant l'ensemble, c'est chouette



Allez, il est temps de passer le Col d'aubisque : y'a du monde, c'est blindé de touristes



Je croise quelques motards en sportives et en ZZR 1400, la vache ils doivent pleurer sur cette route pourrie et défoncée, déjà que moi ça me saoule

Changement de col, on arrive sur le Col du Soulor : l'enrobé est de meilleure qualité, je peux enfin rouler correctement. Toujours un peu de circulation, et j'arrive sur le coup de 12h20 à Argelès Gazost... avec un sérieux mal de crâne et une envie de gerber

Ces saloperies de caisses à mazout, 4x4 et autres merdes au diesel pourissent l'atmosphère, et rien que rouler quelques instants derrière eux m'ont vraiment mis les tripes de travers. J'achète à bouffer et fonce vers Cauterets (station) : la montée est encombrée jusqu'à la ville, puis je peux enfin retrouver la charmante route à épingles qui me plaisait tant

Je mange un bout, entouré de vaches. Ces connes se rapprochent mais ont presque plus peur de moi que j'ai peur d'elles


Je file pour me faire la petite route du Pont d'Espagne, puis redescend aussi sec sur Argelès-Gazost au milieu des caisseux qui me bouzillent toute la route et me pourissent les poumons

Direction Luz Saint-Sauveur puis la station de ski de Luz-Ardiden où je pèterai gentiment les plombs (la solitude pèse).


Je pense que ce sont les deux ploucs qui m'ont collé sur le parking (désert) qui m'ont provoqué cette vive émotion


Je me suis donc précipité de manière compulsive vers une innocente gallinacée qui traînait par là, poule à qui j'ai refait le conduit.

Par la suite, j'ai décidé d'improviser une slalom en solo devant les 3 touristes qui me regardaient avec des yeux grands ouverts

Pour la vidéo, c'est par ici : Slalom géant.
Commençant à redouter les effets dévastateurs de l'altitude, je décide de redescendre pour rallier Barèges et passer la nuit dans un gîte de ma connaissance, où mes parents et quelques amis passaient quelques jours (retour à la civilisation en somme


Jour 4 : Barèges => Foix => Bordeaux
8h : debout.
9h15 : sur la bécane. J'ai laissé ma tente et mon duvet à mes parents, ça me fera toujours ça en moins à trimballer.
C'est parti, direction le tourmalet. J'attaque gentiment l'ascension sur une route déserte, très agréable, et le temps est au beau fixe.


Je descend sur La Mongie, puis sur Sainte-Marie de Campan. Je prends la D 918 pour passer le Col d'Aspin. Les routes sont chouettes mais étroites. Je manque de me faire emporter par une voiture dans la descente vers Arreau, cette espèce de con montait comme un barge et sur toute la route, donc coup de frein arrière en plein virage pour resserrer la traj' et le sentir passer... très près

Je poursuis ma route sur la D 618 en passant par Bordères-Louron puis le col de Peyresourde (station Peyragudes). La route est nickel, ça tourne tourne... bref ça va pas arrêter de la journée donc je vais arrêter de le dire. Je bourre jusqu'à Bagnères de Luchon où je fais le plein, avant de repartir vers le Col du Portillon (raaaaa ça manque de patate la bandit dans les pentes à 15%). La route est superbe et le paysage grandiose jusqu'à Bossost. Je reprend la nationale pour rejoindre la France et arriver à Saint-Béa. Bien évidemment, je fais ma connerie du jour et monte au village de Melles avec des pentes de malade... village qui débouche sur un col, mais uniquement à pattes

Je retrouve finalement une route vers le col de Menté en passant par Boutx (D44). Et là, que du bon jusqu'à Saint-Lary grâce à la route du Col de Portlet d'Aspet (D85 puis D 618).

Pause bouffe à Saint-Lary d'1/4 d'heure vers 12h50.

A partir de là, c'est direction Saint-Girons sur cette même route qui offrira une route plus rapide et viroleuse (waw, je savais pas qu'un cadre pouvait bouger comme ça


J'ai bifurqué à un moment vers le sommet de Portel (il me semble) où la montée est vraiment pentue, suivi d'une descente... gâchée par une route totalement gravillonnée sur quelques kilomètres

Pour y arriver, A un moment il y un panneau indiquant la direction de Foix (route qui monte), et un autre qui indique la route de Tarascon (route principale). J'ai pris direction Foix.
Mais le passage vaut vraiment le coup, après ce n'est que du bonheur

Arrivé à Foix vers 15h, j'ai bourré par l'autoroute pour rejoindre l'aire de Toulouse sud. Après un arrachement brutal de mon sac à dos

Arrivé à quelques kilomètres de Langon, les cervicales et le cul en purée pour avoir tenu un 130/150 réel sur tout le long, je m'apprête à doubler un camion et là : BBROOOOOOOOAAAAAAAAAooooooooo.... merde plus rien, je tombe un rapport, rien... passe la réserve... à 192 km

Du coup pause d'1/4 d'heure pour faire de l'essence (7,5/100 sur l'autoroute, autour de 5 litres en montagne


J'arrive enfin chez moi, brisé, crevé par ce dernier bout de 300 bornes... mais la tête pleines d'images de mon petit voyage


Pour toute les photos, c'est par ici : PHOTOOOS
